Archives 2024

Village des Associations de Saintes .

Comme tous les ans la SahCM tient un stand afin de présenter au public l’ensemble de ses activités, conférences, recherches, publications…

Les bénévoles de l’Atelier de taille de pierre seront également présents pour des démonstrations de sculpture.

Cette année, il sera possible de faire une expérience immersive dans les aqueducs antiques de Saintes avec des casques de réalité virtuelle , grâce au travail de numérisation mené par Vincent Miailhe archéo-topographe depuis 2020.

Le stand de la Société se trouve à côté de l’entrée nord du jardin public ( côté passerelle)

Des nouveautés sur les aqueducs de « Mediolanum ».

Cet été , les archéologues Vincent Miailhe et Ludovic Hericotte en photo ci-dessus, ont réalisé une étude du bâti sur plusieurs portions de la galerie de l’aqueduc antique de Saintes , sur la commune de Fontcouverte(17). L’objectif était de mieux comprendre le mode de construction et de phaser les aménagements successifs . Ce travail réalisé en deux étapes début juin et fin juillet, a été réalisé en partenariat avec la SahCM qui s’est chargée de la logistique. Les résultats permettront d’actualiser les connaissances sur les aqueducs et viendront compléter le discours de médiation de nos bénévoles lors des visites que nous proposons pendant les journées de l’archéologie et du patrimoine.

Jean-Louis Hillairet, Vincent Miailhe et Ludovic Hericotte au travail à Fontcouverte

Bulletin n°50-2023

Le Bulletin n°50 vient de sortir. Il reprend la vie de l’association sur l’année 2023 dans une première partie, ainsi que des articles inédits de nos chercheurs, archéologues et historiens dans une seconde partie, sur thèmes et sur périodes différentes, toujours sur l’archéologie, l’histoire, le patrimoine et la culture de la Saintonge et de l’Aunis.

Le Bulletin est disponible dès maintenant pour les adhérents à jour de leur cotisation pour l’année 2024, à retirer au 8 rue Mauny à Saintes (1er étage). Si vous souhaitez le commander, il faut adhérer à la SahCM, la cotisation est à 30 €, vous aurez en retour le bulletin annuel, votre carte d’adhérent, un accès à notre bibliothèque, un accès gratuit aux musées saintais et à l’amphithéâtre. Vous serez également régulièrement informés de nos activités, conférences et sorties découvertes.

SOMMAIRE

LA VIE DE LA SOCIÉTÉ
Le mot du président…………………………………………………………………………………………………………………….7
Romain CHARRIER
Le cinquantième bulletin de la SahCM………………………………………………………………………………….. 9
Guy PUYASTIER
Les élections et les nouveaux adhérents…………………………………………………………………………………13
Michelle LE BROZEC
Bilan financier……………………………………………………………………………………………………………………………17
Danièle HUGUES
Activités générales et conférences……………………………………………………………………………………………21
Michelle LE BROZEC
Chronique de la bibliothèque……………………………………………………………………………………………………29
Danie PICOT
L’atelier « taille de pierre »………………………………………………………………………………………………………..33
Françoise DOUTREUWE
Le groupe « monuments disparus »…………………………………………………………………………………………35
Frédéric MORIN


LES PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES
Le Néolithique et la Protohistoire en Saintonge……………………………………………………………………39
Jean-Louis HILLAIRET
Anciennes découvertes gallo-romaines à Jarnac………………………………………………………………….67
Christian VERNOU
Des sièges pliants chez les Romains ?…………………………………………………………………………………….77
Cédric GRENÉ
Topographie d’une section de l’aqueduc romain de Saintes………………………………………………..87
Vincent MIAILHE
Saintes, du XIe au début du XVIe siècle………………………………………………………………………………….91
Alain MICHAUD
Le carmel de Saintes au XVIIe et au XVIIIe siècle………………………………………………………………111
Marie-Hélène PARFAIT
Les carmels de Saintes au XIXe siècle……………………………………………………………………………………123
Frédéric MORIN
Gabare et gabelle sur la Charente aux XVIIe et XVIIIe siècles………………………………………….153
Danie PICOT
Petit patrimoine saintongeais…………………………………………………………………………………………………..163
Romain CHARRIER, Daniel DINAND, Juliette BICHE
La Charente-Maritime au front, Eugène Lamour dans les tranchées………………………………167
Jérémie VEYSSIÈRE
Un document inédit sur la Libération de Châtelaillon………………………………………………………..175
Bruno DUFAŸ
Portrait de la ville de Saintes en poésie………………………………………………………………………………….185
Bruno DUFAŸ

Vous souhaitez commander cet ouvrage ? C’est sur ce lien

Conférence : « Les origines de Mediolanum »

Par Bernard Petit, professeur agrégé d’histoire, spécialiste du peuple Santon et Jean-Louis Hillairet, archéologue retraité de l’INRAP.

L’archéologie aérienne a permis de porter à notre connaissance de nombreux vestiges jusqu’ alors insoupçonnés de tous les historiens et archéologues qui se sont intéressés à Mediolanum, y compris L. Maurin qui, au moment où il écrivit sa thèse sur Saintes Antique (Maurin 1978: 27), n’avait à sa disposition qu’une seule nécropole protohistorique située à la limite de la commune.

L’apport des photographies aériennes effectuées par J.Dassié et J.-L. Hillairet n’est pas à négliger. Sur le territoire de la commune de Saintes, de nombreux sites ont été répertoriés et entre autres , deux camps néolithiques, pas moins de sept nécropoles protohistoriques, de nombreux autres vestiges protohistoriques et un vaste sanctuaire de la même époque.

L’archéologie semble donc percevoir une occupation humaine relativement dense sur la commune de Saintes depuis le Néolithique final jusqu’à l’époque romaine. Nous aurons l’occasion de nous interroger sur les raisons de cette présence bien avant l’apogée du Ier siècle après J.-C. Quels rôles ont pu jouer les différents sites? Comment l’évolution du réseau hydrographique pouvait-elle déterminer le choix de ces sites? Comment pouvaient-ils s’insérer dans un cadre plus vaste à l’échelle régionale au néolithique final, aux âges du Bronze, puis du Fer? Durant le demi-siècle qui précède l’arrivée de César en Gaule, Saintes a-t-elle pu constituer la principale agglomération des Santons? Quels indices permettent de trancher entre Saintes et Pons pour la fonction de capitale politique pour cette époque ? Quelles logiques ont présidé au choix de Saintes comme capitale de la civitas santonensis , puis de la nouvelle province d’Aquitania ? Pourquoi Mediolanum Santonum a-t-elle perdu assez tôt cette fonction de capitale de l’une des quatre grandes provinces romaines de Gaule?

Lors de cette conférence , les intervenants essaieront de montrer que l’archéologie et l’histoire peuvent apporter un regard différents et ils essaieront de peser aussi les nombreuses données issues de domaines scientifiques divers ( anthropologie, numismatique, linguistique, philologie, géologie, hydrologie,…) nécessaire à une compréhension renouvelée de ce problème. 

Vendredi 21 juin 2024 à 18h30, auditorium de la salle Saintonge, rue Chapsal à Saintes.

Entrée gratuite, participation libre.

info@sahcm 05 46 74 67 75

 

Journées Européennes de l’Archéologie

Samedi 15 juin de 10h à 12h et de 14h à 17h 

Les bénévoles de la SahCM seront au Trou n°3 du parcours du golf Louis Rouyer Guillet à Fontcouverte ( suivre le fléchage de la route du golf.

Ils vous feront découvrir un puits de construction de l’aqueduc antique de Saintes ( Mediolanum).

Une nacelle vous permettra de descendre dans ce puits et d’accéder à une portion d’une galerie dans laquelle circulait l’eau qui alimentait les fontaines publiques et le thermes de la ville dans l’antiquité, long de 17 km , cet aqueduc traverse les communes de Le Douhet, Vénérand, Fontcouverte et Saintes. Il est le seul aqueduc classé Monument Historique sur la totalité de son parcours. Les bénévoles de la SahCM vous accueillent et vous expliquent son parcours, ses aménagements son fonctionnement.

                                                       La galerie du puits de construction de l’aqueduc à Fontcouverte

Dimanche 16 juin de 14h à 18h :

Découverte d’une des sources des aqueducs antiques de Saintes : la Grand-Font .

RDV source de la Grand-Font au DOUHET

Vous découvrirez la source , un ouvrage d’art permettant le captage d’une rivière souterraine qui alimentait l’aqueduc acheminant l’eau jusqu’à Mediolanum.  Son puits de 13 m, une galerie souterraine , un escalier monumental et d’autres éléments d’architecture indiquant qu’il s’agissait d’une source sanctuaire.


Info@sahcm     05 46 74 67 75

Assemblée Générale de la SahCM

Auditorium de la salle Saintonge , rue Chapsal, à Saintes 

14h  Début des émargements, renouvellement de l’adhésion pour l’année 2024 ( 30€ par chèque , CB ou en espèces, hors sculpture sur pierre). Remise du bulletin n°50 accompagné de la carte d’adhérent 2024.

15h  Communication de Bruno Dufaÿ concernant les recherches sur l’ancien pont de Saintes dans le cadre du groupe de recherche sur les monuments disparus, de Danie Picot sur la bibliothèque de la SahCM et de Romain Charrier sur le projet d’inventaire des fonds de la SahCM.

15h30 Ordre du jour de l’Assemblée Générale ordinaire 

  • Rapport moral et rapport d’activités 2023- vote.
  • Rapport financier 2023-vote.
  • Election d’un nouveau membre au conseil d’administration et renouvellement du tiers sortant- vote.
  • Perspectives 2024.
  • Questions diverses.
  • 18h Pot de l’amitié                                                

                                                                                            Romain Charrier 

                                                                                        Président de la SahCM

Jacques Dassié, un spécialiste français de l’archéologie aérienne n’est plus

Jacques Dassié nous a quitté le 16 avril 2024, à l’âge de 96 ans. Il est à l’origine de la découverte de plus de 2000 sites archéologiques en Poitou-Charentes, dont la cité portuaire gallo-romaine du Fâ à Barzan. Il a publié sa thèse « Manuel d’archéologie aérienne » en 1978. En hommage, nous partageons l’article sur son travail et sur les techniques d’archéologie aérienne (ci-dessous), qu’il avait publié dans notre bulletin n°40-2013.

 

TECHNIQUES D’ARCHÉOLOGIE AÉRIENNE

L’archéologie aérienne est une technique de prospection archéologique basée sur l’observation aéronautique et la photographie aérienne, pour rechercher, découvrir, localiser et enregistrer de nouveaux sites archéologiques.

Jacques Dassié

L’observation aérienne permet d’avoir une vision d’ensemble de la zone désirée. Le recul qu’elle apporte permet la perception plus facile de l’ordonnancement géométrique de traces, généralement invisible du sol. Cette régularité de forme, caractéristique de son origine humaine, qui décidera le prospecteur à considérer cette zone comme un site archéologique possible, et à l’enregistrer.

Si l’homme est intervenu dans le sol, depuis des siècles, voire des millénaires, cette action est irréversible! Le temps et les pratiques agricoles peuvent avoir tout nivelé en surface, il subsistera toujours une anomalie dans la distribution des strates du sol naturel. Ces anomalies créent une différence de capacité de rétention d’eau, susceptible d’être mise en évidence sur un sol nu ou par la végétation, qu’elle soit naturelle ou cultivée (croissance différente, floraison, maturation et jaunissement accélérés ou retardés).

La photographie est utilisée pour attester les découvertes éventuelles, pour faciliter la localisation géographique précise des sites nouveaux et aider à la détermination chronologique.

Jda2-PonsCliché J. Dassié- Aéroclub de Pons-Avy : préparatifs de vol de Jacques Dassié.

Le coût nul d’un fichier informatique permet de multiplier les prises de vues afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles. Il s’agit très généralement de photographies obliques, prises à basse altitude, le plus souvent au travers du plexiglass du cockpit de l’avion.

En France, pays de vieille tradition aéronautique ( environ 400 aérodromes), on trouvera toujours un terrain convenable très proche. Le photographe aérien utilisera pratiquement toujours un appareil loué à l’aéro-club le plus proche et l’avion de tourisme constituera souvent le moyen privilégié, son coût horaire étant en moyenne dix fois plus faible que celui de l’hélicoptère! le pilotage personnel est le moyen d’assurer le maximum de liberté au cours des prospections.

En vol

Le pilote est responsable de la sécurité du vol, de la machine et de ses passagers. Il se souciera de la force du vent et de ses turbulences. Lorsque « ça chahute  » trop fort, l’appareil tenu à la main sera instable du fait de son inertie.Toute question de confort mise à part, il est difficile dans ces conditions de faire un travail satisfaisant. il vaudra mieux éviter les heures les plus chaudes et voler tôt le matin et tard le soir au moment ou l’air redevient d’huile.

Dassié-Avion-2003-3Cliché J. Dassié en vol.

La prospection se fait souvent vers 300 ou 400 m de hauteur, et le pilote, apercevant des traces, va commencer à décrire une large spirale descendante   ( du côté du photographe…) afin de parcourir successivement tous les angles d’azimut et de site pour repérer  la meilleure orientation, le meilleur éclairage, l’angle sous lequel le sujet sera le mieux mis en valeur. On s’apercevra que c’est souvent une vue prise sous un angle de 45° qui est les plus agréable. Trop verticale l’image déroute car le spectateur n’y retrouve plus ses marques habituelles. Au retour de mission photo : les logiciels de traitement graphique vont servir et les corrections porteront sur luminosité et contraste. Le but étant de donner le maximum de lisibilité aux indices décelés.

Les indices révélateurs

Soit un sol crétacé, recouvert d’une couche de terre arable surmontant une banche calcaire. Une peuplade gauloise y a creusé un fossé circulaire, au cours d’un rituel funéraire du Ve siècle avant Jésus-Christ. Siècles après siècles, l’érosion, les cycles saisonniers, le vent, les cultures, font leur œuvre et comblent progressivement le fossé. Un millénaire plus tard, il a totalement disparu, le sol est uniforme, avec sa végétation naturelle et plus rien ne vient signaler la présence de ces vestiges enfouis…

Grézac-NécropoleCliché J.Dassié-nécropole protohistorique -Grézac-Chénegron.

…Vers 1 m de profondeur, il y a une sépulture ( ou plusieurs groupées en nécropole) et leurs fossés rituels, avec leur remplissage de terre et d’humus. Ils constituent d’excellentes réserves d’humidité, saturés par les pluies hivernales. A l’apparition des premières sécheresses et à l’aplomb des fossés, les céréales seront parfaitement irriguées par les remontées capillaires et pousseront plus vertes, plus fortes, plus hautes!  De même, au moment de la maturation, elles resteront vertes plus longtemps que leur environnement jaunissant. L’observateur aérien, présent à ce moment là, verra de splendides cercles verts se découper dans un champs d’or!

Grandes périodes archéologiques : le Néolithique.

Dans nos régions on peut considérer-très en gros- que cette période s’est développée de -4000 à -2000 ans avant Jésus-Christ. On parle du Néolitique saintongeais et de ses camps caractéristiques, au style original. Ce sont des ensembles défensifs pouvant abriter une petite peuplade. Il y a de grands fossés de défense, doublés par une palissade intérieure et munis de toute une série de portes et de chicanes destinées à freiner l’entrée d’étrangers ennemis.

BALZAC-CoursacCliché J.Dassié – Balzac 16. Les Coteaux de Coursac.Splendide éperon barré néolithique dominant la Charente d’une soixantaine de mètres. Fouilles Claude Burnez et Catherine Louboutin. Le fossé plus large, vers la pointe est d’une autre époque. Il a révélé une occupation de l’âge de bronze. Fouille CNRS- José Gomez de Soto.

Les néolithiques savaient admirablement utiliser le terrain existant : les nombreux » éperons barrés » en sont le témoignage.

La protohistoire

La protohistoire se trouve pratiquement confondue avec les Âges des métaux : cuivre, bronze, fer. On rencontre le plus souvent des traces des rituels funéraires gaulois ( crémation), avec offrande de provisions et d’armements pour « le grand voyage »… Assez émouvant.La_CoterelleCliché J. Dassié- le camp néolithique du Moulin de La Coterelle, à St Germain de Lusignan,17. Protégé par de grands fossés avec portes d’accès et chicanes, il servait d’abris et de refuge à une peuplade de cueilleurs-chasseurs vers – 2700 ans. Fouilles Jacques Gaillard AAHJ.

Le gallo-romain

Dans les années 1955-60, l’auteur s’est intéressé à l’histoire de la Saintonge, il avait entendu parler de Claude Masse, ingénieur-géographe du Roy ( Louis XIV) au XVIIe siècle. Ce savant avait rédigé un atlas cartographique intitulé « Recueil de Saintonge consacré à la rivière de Bourdeaux », déposé à la bibliothèque du Génie, à Paris. Dans ce document, feuille 50, figure 9, il précisait pour la paroisse de Barzan :  » l’on tient qu’il y estoit ici une ville … ». Et sur la carte, entre Arces et Barzan, on peut lire :« hauteur de la Garde, d’où on découvre fort bien les vestiges d’un Amphithéâtre ». A l’emplacement du Moulin du Fâ, il écrit encore: « l’on tient qu’il y avait icy une ville ».qualifiée de  » fameuse »plus loin dans les textes.

Barzan-PériboleCliché J. Dassié- Le podium du Moulin du Fâ, entouré de son péribole et de sa colonnade.

Nous avons estimé que si un ingénieur-géographe du roi avait pris la peine d’écrire cela et à plusieurs reprises, nous n’avions aucune raison de douter de la véracité de son affirmation!

En 1993, la création de l’ASSA Barzan marqua le début de l’intérêt du public. De grandes facultés bordelaises s’intéressèrent à ce site et les premières fouilles furent effectuées sur le péribole du Fâ, par le professeur Pierre Aupert, de l’Institut d’Histoire de Bordeaux III, en 1995. C’est ainsi que la grande colonnade du temple du Fâ fut mise au jour! cette colonnade que j’avais annoncée en 1975, m’avait valu bien des critiques et des railleries. « Oui, Dassié , il voit des colonnes partout… » Et voilà que –vingt ans après-, elles surgissaient du sol, intactes, neuves dirait-on!

Barzan-colonnes-1996015-18Cliché J. Dassié- Les colonnes du temple! Découvert en 1975, le site gallo-romain de Barzan, a dormi vingt ans avant que la faculté de Bordeaux III et le professeur Pierre Aupert ne débutent des fouilles qui se poursuivront sur d’autres parties du site.

La preuve étant faite, d’autres universités suivirent et leurs chercheurs traitèrent plusieurs zones de fouilles. On peut citer : Alain Bouet, Bordeaux III, pour les thermes et les entrepôts, Laurence Tranoy, de La Rochelle, pour le Trésor, la grande Avenue et un quartier d’habitats. Antoine Nadeau et Graziella Tendron, pour le théâtre. Jacques gaillard pour l’étude pétrographique. Ce fut une très belle aventure archéologique qui a maintenant d’autres gestionnaires, sous l’égide d’un Syndicat mixte et du Conseil Départemental. Mais l’essentiel est toujours présent : les fouilles continuent et la connaissance de cette ville croît avec la publications de leurs résultats.

La période médiévale

Paradoxalement,  c’est la moins représentée dans les résultats de nos travaux. En effet, des superstructures émargent encore et les sites sont bien connus par les textes. Donc le prospecteur aérien ne peut les « découvrir »! sauf magnifique exception, comme la découverte de Champdolent, au cours des ^prospections préliminaires sur le tracé de l’autoroute Saintes-Rochefort.

Cabariot-ChampdolentCliché J. Dassié- Champdolent- Les Près du Vieux Château. Tout y est : les douves, les murs épais, le donjon hexagonal et même le pont-levis! la toponymie est également révélatrice et les légendes locales racontent qu’autrefois, un puissant château aurait été détruit par Charlemagne.

Période moderne

Même l’époque récente est représentée avec ce vieux fort de défense côtière datant de 1685. Construit par Vauban, à Saint-Nazaire-sur-Charente, Fort Lupin est situé rive gauche de la Charente, à 4 km de l’embouchure. Il contrôle la fin de l’estuaire et faisait partie de toute une ligne de défense.

Soubise-Fort_LupinCliché J. Dassié- Fort Lupin- Saint-Nazaire-sur-Charente.

Royan-Cathédrale-7256

Saintes-Abbaye-aux-DamesLe monde moderne : clichés de J.Dassié- En haut Notre-Dame de Royan et en bas l’Abbaye aux Dames de Saintes.

Article publié dans le bulletin n°40-2013

Mr Jacques Dassié auteur de l’article a souhaité le compléter. ses observations porteront sur :

  • Les voies romaines
  • Les unités de distances antiques
  • Les nouvelles orientations
  • Le radar aérien

Les voies romaines

Comment s’appelait cette ville ?

(cf : site du Fâ-Barzan)

C’est l’une des premières questions qui se pose lors d’une découverte d’une cité : quel est le nom gallo-romain de cette ville ? Pour y répondre, il faudrait connaître le tracé précis des voies d’accès, analyser les documents antiques sur lesquels elles pourraient figurer, ainsi que les unités utilisées… Et savoir quelle était la valeur réelle, physique, du bornage, de la « métrique » originale!

Ce fut le début de plusieurs années de recherches qui devaient aboutir à la publication de « la grande lieue gauloise ». Approche méthodologique  » de la métrique des voies » par la revue du CNRS « Gallia » référence internationale en matière d’archéologie. ( GALLIA, 1999-56).

C’est la valeur de cette grande lieue gauloise, 2415 mètres dans notre région (à comparer avec la lieue romanisée de 1 mille et demi, 2222 mètres, universellement enseignée…) qui a permis de proposer Barzan comme étant la NOVIOREGUM de l’itinéraire d’Antonin. La preuve décisive, une inscription gravée, est toujours espérée des fouilles en cours tous les ans.

Les unités de distances antiques

Traditionnellement dans les documents antiques, tels la Table de Peutinger ou l’itinéraire d’ Antonin, les unités arrondies de distances entre cités sont exprimées en « mille » , mille double pas, soit 1609 mètres, ou « leugae », lieue de 1500 pieds, soit 2222 mètres. Cependant appliquées aux relations entre Novioregum, à Barzan, Mediolanum Santonum, à Saintes et Blavia à Blaye, ces valeurs ne donnent aucun résultat cohérent. D’où le fort soupçon de l’existence d’une unité de valeur différente : la grande lieue Gauloise, de 7500 pieds de 0, 3248 mètre soit 2436 mètres. Mais de fait de l’absence de pouvoir centralisateur et unificateur en Gaule, de petites variantes de dimensions du pied existèrent selon les tribus. Une valeur moyenne centrale les représente et autorise les calculs. Nous utilisons la valeur de 2450+/-50 mètres. Cette valeur se retrouve dans toute l’Aquitaine et même dans d’autres régions. Une illustration assez démonstrative est donnée par  » l’Itineraria Burdigaleuse » où en Aquitaine c’est la grande lieue gauloise qui est utilisée, cependant qu’un changement brutal s’effectue à Auch ( Auscitum) fines, frontière entre l’Aquitaine et la Narbonnaise, où la lieue reprend sa valeur « romanisée » (1) traditionnelle de 2222 mètres.

Les nouvelles orientations- La recherche par satellite

Certains organismes mettent gracieusement à la disposition de chacun, la totalité des images satellites couvrant le monde… (Google Earth). On peut survoler le sol, à volonté depuis l’altitude souhaitée. C’est un merveilleux outil d’investigation mis à la disposition de tous, permettant la recherche, l’étude des voies antiques , particulièrement faciles et à domicile ! une possibilité inouïe ! Nous ne mentionnons pas les recherches par drones amateurs. De part leur rayon d’action très limité (périmètre visuel) ils peuvent rendre service sur les chantiers de fouilles, mais sont incapables d’assurer des prospections extensives. Il n’en serait évidemment pas de même avec les gros drones militaires qui ont des rayons d’action tout à fait considérables.

Voie-Pons-Guimps (1)Extrait d’une image « Google Earth » montrant la voie gallo-romaine : Pons : Guimps, en Charente-maritime. Les coordonnées en bas de l’image sont relatives à la position du centre du point rouge. Les voies commandent et orientent le parcellaire et sont ici, recouvertes de petites routes de campagne.

Le Radar aérien (LIDAR) 

Le LIDAR (acronyme de light Imaging detection and ranging) est un système de télédétection qui fonctionne avec un faisceau lumineux et non hyperfréquence, comme un radar. Son support peut-être un avion, un hélicoptère ou un drone professionnel télécommandé. Il permet de découvrir, même en milieu forestier,l’existence de micro-reliefs ou de structures enfouies, grâce à ses facultés de pénétration. Malheureusement, la lourdeur des installations et leur prix rendent ces dispositifs accessibles aux seuls utilisateurs étatiques (IGN, CNRS etc…)

(1) Il s’agit, selon toute vraisemblance, d’un souci des nouveaux occupants romains qui, rencontrant une unité indigène sans rapport rond avec le mille, ont souhaité créer un rapport aisé : 1 lieue= 1,5 mille, en raccourcissant sa valeur de 10% afin de faciliter les conversions. C’est pourquoi nous l’appelons la lieu romanisée.

image description

Jacques Dassié

Conférence : « L’Aquitaine aux temps des Vikings »

Conférence animée par Pierre Lemaître, Président de l’ASSA Barzan et Jean-François Mariotti, archéologue subaquatique et sous-marin, membre de l’ AREPMAREF, responsable des opérations subaquatiques programmées sur le site de Taillebourg.

La société scandinave alto- médiévale est souvent présentée à travers les expéditions commerciales, parfois interlopes , devenant razzias, incendies , pillages voire meurtres, ainsi que par la quête de richesse qui seront mises au service d’ambitions politiques. Nous verrons que le phénomène viking ne se limite pas aux actions de pillards sanguinaires telles que nous les présentent les sources contemporaines. Certains d’entre eux s’établiront dans des régions marquées par l’absence de pouvoir fort.

Des rivages nord- américains à l’Oural ces premières colonies jetteront les bases de nouveaux état plus ou moins intégrés ou éphémères mais dont les effets sont encore aujourd’hui bien présents dans nos institutions. Alors que l’empire hérité de Charlemagne se trouve dans la tourmente au milieu du IXe siècle, qu’en est-il de la Francie et, plus particulièrement, de l’Aquitaine carolingienne ? Les chroniques rédigées par des clercs ou religieux ont-elles exagéré les prédations subies durant près de deux siècles ? Une relecture des sources et une réévaluation des données issues de l’archéologie permettent d’éliminer beaucoup d’idées reçues. Y-a-t-il eu des implantations durables de bandes de vikings en Aquitaine ou bien seulement quelques bases , relais d’expéditions plus lointaines ? L’archéologie ne parvient pas, faute de traces matérielles, à étayer la présence d’établissements pérennes sur le territoire français.

En l’état de la question, les intervenants ne sauraient revendiquer l’apport d’une d’une nouvelle réflexion sur les interactions entre le monde scandinave et un royaume d’Aquitaine aux frontières très diffuses mais , plus modestement, dresser l’inventaire des lacunes et proposer des axes de recherches, notamment autour du fleuve Charente;

Rendez-vous vendredi 12 avril à 18h30, auditorium de la salle Saintonge, rue Chapsal à Saintes. Entrée gratuite , participation libre.

Renseignements: Romain Charrier- Président de la SahCM- 06 77 96 61 52

Conférence : « Maisons des bords de mer, modernité et régionalisme en Charente-Maritime, 1945-1980 ».

Conférence animée par Gilles Ragot, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de Bordeaux- Montaigne.

Au cours des Trente Glorieuses, l’émergence de la civilisation des loisirs voit se démocratiser les vacances, auparavant réservées à une frange aisée de la société. Cette profonde mutation invite les architectes, mais aussi les entrepreneurs concepteurs à réinventer la résidence balnéaire qui, de villa cossue, devient une maison de vacances accessible au plus grand nombre.

Le littoral de Charente-Maritime se révèle un riche territoire d’expérimentation , d’autant plus que la guerre a fait table rase de vastes secteurs de villégiatures à Royan et dans les communes limitrophes. L’architecture moderne y fait une entrée remarquée et renouvelle les codes de la villa de bord de mer, dont témoignent certains ouvrages exceptionnels. Le régionalisme paradoxalement importé du sud-ouest basco landais au cours des années vingt, livre également encore quelques réalisations de qualité. Toutefois, ici comme ailleurs sur tout le territoire, l’enjeu est quantitatif et la conception de la nouvelle villa balnéaire n’échappe pas à la réflexion plus large sur la production de la maison individuelle dont rêvent les français.

S’appuyant sur les réalisations les plus exemplaires et remarquables d’un corpus de 12 000 maisons identifiées dans les communes du littoral de Charente maritime, cette intervention retrace l’évolution de la villa balnéaire en simple maison de bord de mer de la Reconstruction au tournant des année quatre-vingt.

Gilles Ragot a dirigé le Centre d’Archives d’Architecture du XXe Siècle, l’architecture moderne et sa patrimonialisation. Il a été le principal rédacteur du dossier de candidature de l’œuvre de Le Corbusier sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Vendredi 8 mars 2024 à 18h30

Auditorium de la salle Saintonge , rue Chapsal à Saintes

Entrée et participation libre.

Conférence : La femme dans la Saintonge Romaine .

Conférence animée par Philippe Duprat, président de la Société de Géographie de Rochefort.

Qu’en est-il du sort de la femme dans le territoire Gallo-Romain des Santons qui recouvre à peu près la Charente-Maritime . L’archéologie apporte des réponses nouvelles à cette question délicate.

A priori considérée comme une éternelle mineure sur le plan juridique , dans un ordre social dominé par le pouvoir masculin, la femme Gallo-Romaine, loin d’être une invisible fantomatique, use pleinement de droits insoupçonnés du haut en bas de l’échelle sociale.