Conférence : « Maisons des bords de mer, modernité et régionalisme en Charente-Maritime, 1945-1980 ».

Conférence animée par Gilles Ragot, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de Bordeaux- Montaigne.

Au cours des Trente Glorieuses, l’émergence de la civilisation des loisirs voit se démocratiser les vacances, auparavant réservées à une frange aisée de la société. Cette profonde mutation invite les architectes, mais aussi les entrepreneurs concepteurs à réinventer la résidence balnéaire qui, de villa cossue, devient une maison de vacances accessible au plus grand nombre.

Le littoral de Charente-Maritime se révèle un riche territoire d’expérimentation , d’autant plus que la guerre a fait table rase de vastes secteurs de villégiatures à Royan et dans les communes limitrophes. L’architecture moderne y fait une entrée remarquée et renouvelle les codes de la villa de bord de mer, dont témoignent certains ouvrages exceptionnels. Le régionalisme paradoxalement importé du sud-ouest basco landais au cours des années vingt, livre également encore quelques réalisations de qualité. Toutefois, ici comme ailleurs sur tout le territoire, l’enjeu est quantitatif et la conception de la nouvelle villa balnéaire n’échappe pas à la réflexion plus large sur la production de la maison individuelle dont rêvent les français.

S’appuyant sur les réalisations les plus exemplaires et remarquables d’un corpus de 12 000 maisons identifiées dans les communes du littoral de Charente maritime, cette intervention retrace l’évolution de la villa balnéaire en simple maison de bord de mer de la Reconstruction au tournant des année quatre-vingt.

Gilles Ragot a dirigé le Centre d’Archives d’Architecture du XXe Siècle, l’architecture moderne et sa patrimonialisation. Il a été le principal rédacteur du dossier de candidature de l’œuvre de Le Corbusier sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Vendredi 8 mars 2024 à 18h30

Auditorium de la salle Saintonge , rue Chapsal à Saintes

Entrée et participation libre.

Conférence : La femme dans la Saintonge Romaine .

Conférence animée par Philippe Duprat, président de la Société de Géographie de Rochefort.

Qu’en est-il du sort de la femme dans le territoire Gallo-Romain des Santons qui recouvre à peu près la Charente-Maritime . L’archéologie apporte des réponses nouvelles à cette question délicate.

A priori considérée comme une éternelle mineure sur le plan juridique , dans un ordre social dominé par le pouvoir masculin, la femme Gallo-Romaine, loin d’être une invisible fantomatique, use pleinement de droits insoupçonnés du haut en bas de l’échelle sociale.

L’érotisme dans la sculpture romane du XIIe siècle

La vendredi 16 février 2024, s’est tenue la conférence de la Société d’archéologie et d’histoire de la Charente-Maritime intitulée «  Erotisme dans la sculpture romane du XIIe siècle« , animée par Jean-Marie Sicard.

Cette conférence, réalisée à partir de photographies de l’auteur, s’est proposée d’interroger des sculptures de l’âge roman au contenu « érotique », ornant modillons et chapiteaux d’églises sur les principales voies de pèlerinage vers Compostelle, tant en France qu’en Espagne.

Le sculpteur roman du XIIe siècle s’adresse à un peuple de paysans et d’artisans le plus souvent analphabètes, dont la vie morale et spirituelle est gérée par un clergé éduqué s’appuyant sur des textes bibliques ou canoniques établis par l’église catholique. A partir de la « chute » d’Adam et Eve, la notion de culpabilité sera présentée sous toutes les formes liées à la sexualité dans la représentation de la « luxure ».

Si les grands chapiteaux à l’intérieur des édifices permettent de décrire avec force détail des épisodes bibliques, les modillons de petite taille situés à l’extérieur illustrent avec une fantaisie et une verve gaillarde des situations « érotiques » que nos yeux contemporains pourraient qualifier à tort d’obscènes.

Toutes ces sculptures étaient commanditées par et pour l’ordre en place. Quel bénéfice pouvait tirer l’institution de l’église de la monstration d’images de transgression sans en faire l’apologie ?

Jean-Marie Sicard est retraité de l’Education Nationale, professeur de photographie en BTS. Passionné d’art roman, il enrichit depuis plus de quarante ans son corpus photographique, cernant son approche sur des thèmes particuliers recueillis au cours des quelques 4 000 kms parcourus sur les voies menant à Compostelle. Il a réalisé un grand nombre de photographies de l’ouvrage « Les chemins de Compostelle en Charente », publié par les Editions Sud-Ouest en 2010.

Renseignements : Jean-Marie Sicard – troisdemi@msn.com

Pour aller plus loin : https://www.jean-marie-sicard.fr/erotisme-dans-la-sculpture-romane-du-12eme-siecle

Conférence : Les Rivages de l’Aunis au temps des dinosaures

Le vendredi 12 janvier 2024, la SahCM a proposé à ses adhérents une conférence intitulée « Les rivages de l’Aunis au temps des dinosaures ». Elle était animée par Éric Dépré, Pierre Miramand et Thierry Bouyer de l’AHGPA, l’Association d’histoire et Géographie en Pays d’Aunis.

Cette présentation nous invitait à la découverte des fossiles de notre région. Les conférenciers nous ont guidé lors d’un passionnant voyage temporel de plus de 150 millions d’années. Pendant cette période, les fossiles étudiés par les paléontologues amateurs et professionnels indiquent que notre région était recouverte par une mer chaude peu profonde qui, au Jurassique supérieur, va abriter de florissants récifs coralliens. Au Crétacé, ils nous révèlent, qu’après une période de 35 millions d’années d’exondation, qui a vu le développement de forêts de conifères peuplées de dinosaures dans lesquelles les premières plantes à fleurs apparaissent, l’Aunis a été à nouveau envahie par la mer, il y a environ 100 millions d’années, avant qu’elle ne soit définitivement exondée, 25 millions d’années plus tard. Ce n’est qu’au cours des derniers 75 millions d’années que notre région va acquérir progressivement sa géographie actuelle.

Après avoir montré quelques exemples de fossiles qui peuvent être assimilés à de véritables objets d’art, souvent bien cachés dans les roches qui les renferment, nous avons suivi, grâce à un film co-réalisé avec Léon Damour, Alcide d’Orbigny à la découverte de l’étonnante richesse paléontologique que recèlent nos affleurements. D’Orbigny et les fossiles de l’Aunis ont été également évoqués au travers de la présentation d’un fascicule co-écrit par les conférenciers.

La présentation s’est terminée par une exposition de quelques fossiles emblématiques de notre région qui ont permis un riche échange avec les auditeurs.   

Pour aller plus loin : « Paléontologie de l’Aunis, sur les traces d’Alcide d’Orbigny », un ouvrage exceptionnel réalisé par nos conférenciers Eric Depré et Pierre Miramand, avec l’aide et les précieuses compétences de Thierry Bouyer. Un travail de références sur la géologie, la géographie, les fossiles et minéraux de l’Aunis. Il est en vente 20€ à la SahCM

Conférence : La géomatique au service des études historiques.

La conférence proposée par la Société d’Archéologie et d’Histoire de la Charente-Maritime le vendredi 8 décembre 2023, était animée par Frédéric Pouget, enseignant-chercheur à l’Université de la Rochelle/ UMR7266.

La conférence a montré comment étudier l’histoire d’un territoire en exploitant au mieux le potentiel des cartes anciennes, des données historiques et archéologiques en les combinant avec des fonds cartographiques actuels, notamment des données Lidar ou des photographies aériennes au travers de WebSIG.

Pour aller plus loin, Frédéric POUGET (La Rochelle université) propose quelques liens des web projets Géohistoriques et Archéo :

Portail géohistorique Géolitto (La Rochelle Université) : https://geolitto.huma-num.fr/

Flux MNT Lidar 2021 Département 17 (réalisation La Rochelle Université – fpouget) : http://tinyurl.com/mnt172021

WebSIG La Rochelle (Rupella)(réalisation La Rochelle Université – fpouget) : https://tinyurl.com/rupella

WebSIG Rochefort (réalisation La Rochelle Université – fpouget) : https://geoapps.huma-num.fr/adws/app/0101e6d0-628e-11e8-8be3-df0fcbe237ee/

WebSIG  Ecluses à poissons iles de Ré et Oléron (réalisation La Rochelle Université – fpouget) : https://geoapps.huma-num.fr/adws/app/1c02fb55-3cb3-11e8-8da1-ff5fe14c01f1/

Projet Alpage (Référentiel Archéologique de Paris) :

https://alpage.huma-num.fr/

https://fnp.huma-num.fr/adws/app/9edf82be-5a25-11eb-91f3-dfc85aa511ba/

Conférence « Naître, mourir et se marier dans les campagnes françaises au XVIIIe siècle ».

Le vendredi 6 octobre 2023 , la SahCM proposait à ses adhérents une conférence intitulée « Naître, mourir et se marier dans les campagnes françaises au XVIIIe siècle », animée par Jean-Louis Saugon, professeur agrégé d’histoire.

Les registres paroissiaux, dépouillés et utilisés comme sources, permettent d’étudier la démographie d’Ancien Régime. Leur tenue est obligatoire depuis l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), les desservants du culte y inscrivent baptêmes, sépultures et mariages.

A travers baptêmes et décès après ondoiements, les mouvements de la natalité sont étudiés annuellement et mensuellement, avec des écarts liés aux interdits religieux , aux crises ou au calendrier agraire.

La forte mortalité est d’abord due aux décès des enfants avant un an, 1/3 des naissances, et des jeunes, 1/2 avant 20 ans. Les décès d’adultes sont liés à la mortalité en couches, forte, mais moins fréquente qu’imaginée, aux accidents et maladies. Sa temporalité diffère selon les saisons et les âges.

Dans une société fondée sur une dichotomie sexuelle (chasteté des clercs / mariage des laïcs), la finalité du sacrement est l’enfantement, sa fin première, mais il y a des fins secondaires permettant une sexualité maritale hors procréation. Le mariage assez tardif, est marqué par l’homogamie, même fortune, et l’endogamie, même lieu. Il est permis par le nécessaire consentement de l’Église et des parents ou tuteurs. Interdits religieux et organisation rythment sa temporalité.

La forte croissance, à partir de 1750, bouscule les structures traditionnelles ; la Révolution émerge, pour une part, de ce bouleversement démographique puis elle en tire sa force.

Illustration : extrait de la carte de Cassini Saintes

Vous n’avez pas pu assister à la Conférence « Naître, mourir, se marier au XVIIIe s. » ? L’historien Jean-Louis Saugon met à disposition le diaporama de sa conférence, sous format Powerpoint :

https://kdrive.infomaniak.com/app/share/829679/612f7cba-3037-4c89-afac-67ec061d1368

 ainsi que le texte, sous format pdf :

https://kdrive.infomaniak.com/app/share/829679/78b6012a-8f23-4845-8734-4635bf411a1a

Toute reproduction est interdite, merci de respecter les droits de l’auteur.

Conférence: « L’Archéologie des conflits » par Théo Aubry.

La conférence « l’Archéologie des conflits » sera donnée par Théo Aubry , archéologue du service d’Archéologie départementale, spécialiste de l’étude des vestiges de la seconde guerre . Il présentera la fouille dont il a été responsable : la ligne de défense allemande à Royan/Médis.

Vendredi 15 septembre à 18h30 – Auditorium de la salle Saintonge -Saintes.

Conférence : L’archéologie des conflits, sur les traces d’un passé récent, par Théo Aubry , archéologue.

Figure : travail des archéologues lors d’un diagnostic archéologique sur le site du Fort du Chay à Royan en Juin 2021, par le Service d’archéologie départementale de la Charente-Maritime.

Une médaille militaire toute simple, avec un soldat casqué de profil, orné de lauriers et la mention de 1914/1918. Le contexte de découverte n’est cependant pas anodin et illustre le caractère parfois inattendu de ces matériels de notre passé récent. perdue pendant la seconde guerre mondiale sur la colline de Belmont à l’entrée du centre-ville de Royan, cette médaille est frappée dès la fin de la Grande Guerre pour commémorer les combattants belges de ce premier conflit mondial. Souvenir d’un soldai allemand ramassé en Belgique lors de la campagne de 1940 ? Ou ancien combattant allemand, rattaché au Royaume de Belgique en 1919, de nouveau enrôlé dans l’armée allemande lors de la Seconde Guerre mondiale ? Voilà des interrogations imprévues et exceptionnelles sur lesquelles les archéologues travaillant sur la période contemporaine sont confrontés , révélant la dimension internationale et le caractère fragmenté des connaissances autour des objets, et plus largement de l’ensemble des vestiges retrouvés sur les sites de cette période.

Fortifications de campagne, abris de défense passive, camps de prisonniers, traces des bombardements, casemates bétonnées : autant de témoins des conflits ayant marqués le paysage et le sous-sol du département de la Charente-Maritime, comme l’ont pu être les autres départements français touchés par ces évènements historiques majeurs pour notre société. Les archéologues s’attachent désormais à étudier les traces du passé récent, de l’objet industriel produit à plusieurs milliers d’exemplaires aux ouvrages immobiliers les plus insignifiants, pour mieux comprendre ces événements afin d’interroger les discours historiques, souvent fondés sur les mythes guerriers et des images parfois éloignées des actes ou des comportements des protagonistes. L’archéologie des conflits contemporains porte comme ambition de contribuer à la connaissance de ces faits si singuliers, à travers plusieurs thématiques scientifiques portées par la recherche préventive comme programmée.

Théo Aubry, archéologue au Service d’archéologie départementale de la Charente-Maritime, spécialiste de la période contemporaine.

« Broue: un site castral au milieu du marais charentais » par Eric Normand , archéologue , DRAC de Nouvelle Aquitaine.

Crédit photo : Alexandre Bouloumou

Le site castral de Broue est connu aujourd’hui par sa tour qui domine le marais de Brouage. Un véritable panorama qui permet de comprendre l’organisation primitive de cette vaste étendue d’anciens marais salants, à l’origine de la richesse de cette région littorale. C’est certainement cette raison qui a poussé le pouvoir comtal à installer, au milieu du XIe siècle, une forteresse qui avait pour vocation première de contrôler ce territoire en devenir au cours du Moyen-Âge.

Des fouilles archéologiques menées depuis 2015 ont permis de comprendre l’organisation de ce complexe castral. Tout d’abord des campagnes de sondages ont évalué le potentiel de cette extrémité de promontoire et de fixer une fourchette chronologique allant du XIe siècle au début du XVIe siècle. Ensuite, une grande fenêtre, ouverte en 2019, s’est intéressée à ce que l’on considère aujourd’hui comme la haute cour du site. Elle est constituée de bâtiments imposants comme un logis et une chapelle dont la fouille a permis de comprendre le quotidien du site castral dans un milieu très spécifique où se mêlent la terre et la mer, ce qui en fait un terrain d’étude original.

Mardi 5 mai 18h -Auditorium de la salle Saintonge – Saintes

Entrée libre.

Renseignements : Eric Normand- Archéologue- eric.normand@culture.gouv.fr

Jean-Louis Monget- Président de la SahCM- 06 01 22 63 35

« Les fidèles dans le sanctuaire gallo-romain des Bouchauds ( Saint-Cybardeaux, Charente) ».

 » Nouvelle esquisse de l’organisation spatiale à la lumière des dernières recherches » animée par LUCIE CARPENTIER, archéologue à ArkeMine.

La reprise des fouilles archéologiques au sommet de la colline des Bouchauds a permis depuis 2016 de renouveler en profondeur nos connaissances sur ce lieu de culte charentais installé à proximité de la voie d’Agrippa. Motivées par la question de la circulation des fidèles dans l’espace sacré, ces nouvelles recherches ont permis en effet de mettre en évidence plusieurs galeries périphériques inédites se succédant sur les pans des deux cours qui composent le sanctuaire . Il s’agira dans le cadre de cette conférence de proposer ainsi une relecture du plan et du phasage des vestiges mis au jour. Si la compréhension de l’espace sacré oriental est relativement claire, celle de la cour à l’ouest reste toutefois plus incertaine.

Dans ce contexte, le nouveau programme de recherches triennal mené sur l’emprise du bâtiment à cheval sur le mur d’enceinte nord apparaît très prometteur. Contrairement à ce qui a été observé entre 2016 et 2019, le pan septentrional de la cour ouest ne semble pas structuré par une galerie à destination des fidèles , mais il serait ponctué dans un second temps par un ensemble des pièces identifiées comme des annexes au lieu de culte, certaines pouvant être affectées aux préparations culinaires.

La conférence proposée par la Société d’archéologie et d’histoire de la Charente- maritime aura lieu le :

Vendredi 21 avril à 18h

Auditorium de la salle Saintonge- rue Fernand Chapsal à Saintes .

Entrée libre