Le label « ville d’art et d’histoire a quarante ans ».

Saintes a rejoint le label « ville d’art et d’histoire en 1989, il regroupe actuellement 209 villes et pays d’art et d’histoire et récompense les collectivités locales possédant un patrimoine remarquable et s’engageant à le valoriser dans toute sa diversité , des vestiges antiques au XXIe siècle , des paysages à la création artistique. En septembre 2025 Saintes a renouvelé pour 10 ans la convention lui attribuant le label, géré par la Direction des patrimoines.

La Direction des patrimoine saintais a souhaité illustrer l’anniversaire de la création du label dont la ville a fait partie des premiers lauréats, au travers de trois évènements. Une conférence, une visite aux flambeaux et une noctambulation.

Une conférence , le 13 novembre animée par Isabelle Cazas-Audureau , historienne de l’art et Christian Gensbeitel maître de conférence en histoire de l’art médiéval et directeur-adjoint d’Archéosciences. Ils sont revenus sur leurs débuts « épiques » et sur la confiance qui leur a été accordée dans la mise en oeuvre des projets. Christian Gensbeitel a conclu sur le fait qu’avec le recul de 35 ans et à travers plusieurs municipalités de couleurs politiques différentes un consensus a pu se dégager et permettre la poursuite du projet de valorisation de la ville dans l’intérêt de ses habitants.

Une visite aux flambeaux aura lieu le 20 novembre à la basilique Saint Eutrope et une noctabulation permettra au public de se glisser dans la peau des Saintais célèbres au fil du temps.

Photo:SO

Conférence « la langue gauloise et ses applications locales ».

Conférence proposée par la Société d’archéologie et d’histoire de la Charente-Maritime, animée par Bernard Petit, professeur agrégé d’histoire.

Il évoquera l’ancienneté et l’ampleur spatiale de la diffusion de ce que les chercheurs nomment plutôt le vieux-celtique continental, puis présentera les caractères d’une langue à déclinaisons, probablement cinq. Enfin, il évoquera les aspects plus locaux perceptibles à partir surtout de l’épigraphie de l’époque gallo-romaine, de l’instrumentum et quelques autres supports divers.

Il montrera des aspects nouveaux de la recherche à partir des pratiques linguistiques de tradition celtique analysable depuis la conquête romaine jusqu’au IIIe siècle. Par exemple, les noms de personnes du pays charentais, voire de la Gironde, présentent longtemps et de manière surprenante peu de comparaisons avec ceux des peuples voisins, mais au contraire offrent de réels rapprochements avec ceux du nord-est de la Gaule romaine. Au-delà du IIIe siècle, la langue celtique n’est plus dominante face au latin dans les usages courants, dorénavant, l’ancienne langue se mélange avec le latin, pour disparaître progressivement des écrits locaux.

Pour réfléchir ensemble à ces questions, nous vous donnons rendez-vous le vendredi 19 décembre 2025 à 18h30, à l’auditorium de la salle Saintonge, rue Chapsal à Saintes. Entrée et participation libre.

Dédicace de Segomaros ( inscription gallo-grecque), sur une plaque de pierre dédiée à la déesse Belisama, découverte à Vaison la Romaine en 1840.

Conférence : « Réjouissances monarchiques et joie publique à Paris au XVIIIe siècle ».

Conférence proposée par le GREH , animée par Pauline Vallade, professeure agrégée et docteure en histoire moderne, maîtresse de conférences et chercheuse associée au centre d’Etudes des Mondes modernes et contemporains de l’Université Bordeaux Montaigne ( EA 2958).

« L’histoire de la joie publique à Paris au XVIIIe siècle est avant tout une histoire de rencontres politiques. Entre le roi et son peuple puis, inversement, entre les sujets du roi et tout un appareil monarchique. Les festivités ne sont nullement limitées à un décor exceptionnel dans les rues vivantes de Paris , elles sont bel et bien une manifestation contrôlée et surveillée. La monarchie ne cessa d’encadrer et de rechercher les acclamations et toutes les manifestations de joie. C’était là, selon elle, autant de marques d’approbation de son bon gouvernement . Nul ne devait s’écarter des injonctions alors imposées. Se réjouir pour le roi était alors un devoir auquel chacun devait obéir selon son rang. Pour autant les Parisiens conservèrent une marge de manoeuvre , minuscule d’abord , pour transformer ces réjouissances en autant d’occasions de produire un discours ambigu, voire critique à l’égard des autorités. Acclamer n’était pas gratuit. Se rendre au feu d’artifice non plus. C’est en détournant les gestes de la joie publique qu’ils construisirent peu à peu un véritable droit à se réjouir. Par-delà les évolutions spatiales et temporelles , l’histoire de la joie publique apporte ainsi une certitude , celle de pouvoir penser simultanément l’adhésion et la critique, l’approbation et la contestation ou en d’autres termes, le devoir puis le droit de se réjouir, afin de pouvoir s’exprimer autrement dans la vie politique du XVIIIe siècle ».

Pauline Vallade

Image : tableau du  » Feu d’artifice tiré de l’hôtel de ville pour la naissance du Dauphin ( 1782) » attribué à Louis Nicolas van Blalenberghe – Musée Carnavalet, Paris.

Le samedi 8 novembre 2025 à 17h -salle Fragonard du couvent des récollets à Cognac.

Sauvegarde du patrimoine funéraire de Saintes

La Société d’archéologie et d’histoire de la Charente Maritime ( SahCM) œuvre pour la mémoire et la sauvegarde des sépultures remarquables de la ville de Saintes. Dans le cadre des reprises de concessions dans les cimetières Saint Vivien et Saint Pallais, la SahCM a engagé, début 2025, un important travail de recherche sur les occupants des sépultures concernées. Cette démarche est menée en partenariat avec le service des cimetières, la Direction des patrimoines de la ville de Saintes, ainsi que le Cercle Généalogique de Saintonge et l’association du Souvenir Français, particulièrement attentive à la préservation des tombes portant la mention » Mort pour la France ».

L’objectif de ce projet est de préserver la mémoire des personnalités et familles qui ont marqué l’histoire de Saintes, ainsi que l’architecture de certaines sépultures.

Les bénévoles de la SahCM réalisent un inventaire détaillé des tombes, assorti de recherches historiques et généalogiques à l’aide d’outils spécialisés (Geneanet, Filae, Retronews, Bnf) et des archives du Fonds Ancien et Régional de la Médiathèque municipal François-Mitterand, de la SahCM et des archives Départementales. Ils répertorient également les signatures des sculpteurs sur les monuments quand il y en a.

Plusieurs bénévoles, spécialisés dans les recherches généalogiques et historiques, sont mobilisés sur ce projet.

Ces recherches ont déjà permis d’identifier de nombreuses figures marquantes : hommes politiques, artistes peintres, écrivains, poètes, militaires de haut rang. Certaines anecdotes de vie ou parcours singuliers sont répertoriés et viendront alimenter un article dans la prochaine édition du bulletin de la SahCM.

A l’approche de la Toussaint, une opération de fleurissement a eu lieu sur une trentaine de sépultures de personnalités ou de familles ayant contribué à l’histoire locale. Cette action symbolique vise à sensibiliser le public et à encourager les élus à soutenir la conservation et la mise en valeur de ces sépultures remarquables, menacées par les reprises de concessions. Par ce travail collectif, la SahCM souhaite rappeler que les cimetières sont des lieux de mémoire et de patrimoine, témoins de l’identité et de l’histoire de Saintes.

La presse en a parlé : Articles dans le journal Sud Ouest du 1er novembre 2025 et dans l’Hebdo Haute Saintonge du 31 octobre 2025.

Conférence : Oradour sur Glane : un massacre de civils.

Dans la cadre des animations de l’AVF, une conférence historique aura lieu le mardi 18 novembre prochain à l’amphithéâtre de la salle Saintonge, rue Chapsal à Saintes à 14 heures.

Le thème : 10 juin 1944 Oradour sur Glane massacre de 642 civils

Pourquoi et comment se sont déroulés les faits ?

La conférence seraanimée par Alain Marembert, Président du Souvenir Français, Comité de Saintes.

Entrée gratuite

En savoir +

6 juin 1944, débarquement des troupes alliées en Normandie. La division allemande appelée division « Das Reich » stationnée à Montauban reçoit l’ordre de remonter sur le front.

Subissant les attaques répétées de la résistance, elle décide de faire un exemple. Elle jette son dévolue sur un village proche de Limoges : Oradour sur Glane.

Bilan de ce massacre : 642 victimes (hommes, femmes et enfants)

Comment se sont déroulés les faits et quelles suites ont été données à cette affaire ?

Saintes vers 1450 : une aquarelle exceptionnelle.

Jean-Claude Golvin , architecte, archéologue et aquarelliste de renommée mondiale , a présenté il y a quelques jours sa toute nouvelle aquarelle de Saintes au moyen-âge.

Cette illustration spectaculaire vient compléter une série d’évocations graphiques de la ville de Saintes à différentes époques, de l’Antiquité à la Renaissance.

Réalisée pour le service du patrimoine de la ville de Saintes , cette aquarelle, bien plus qu’un dessin, est un véritable outil de médiation culturelle destiné à aider le grand public à visualiser l’aspect de la ville au milieu du XVème et à en comprendre l’évolution urbaine à travers les siècles.

Cette oeuvre a été réalisée en étroite collaboration avec plusieurs historiens et archéologues : Jean-Philippe Baigl, Adrien Montigy, Jean-Paul Nibodeau, Christian Gensbeittel, Thierry Gregor , Marie-Hélène Parfait et Christian Vernou.

Alain Michaud, historien médiéviste de la Société d’archéologie et d’histoire de la Charente Maritime a assuré la coordination de ces chercheurs. Cette aquarelle illustre parfaitement son travail de plusieurs décennies sur Saintes médiévale.