Fêtes romaines de Saintes : La SahCM présente aux thermes dits de Saint-Saloine

La Ville de Saintes organise la deuxième édition du VIVA SAINTES FESTIVAL du 11 au 13 août 2022, dans le cadre des Sites en Scène du Département de la Charente-Maritime. Notre Société d’archéologie participe aux animations dans les thermes de Saint-Saloine, aux côtés du village gaulois reconstitué par la compagnie Branno Teuta. Nous organisons des visites commentées du site le jeudi 11 et le vendredi 12 août à partir de 19h.

Pour les autres animations, voici le programme :

Jeudi 11 août :
• Animations, ateliers, stand associatifs, visites guidées… Dès 19h le campement gaulois pose ses valises !
• Des histoires Irlandaises emplies de magie feront vivre les Thermes à 19h30 et 21h30
• La parade « le petit peuple de l’eau » conduite par la Compagnie L’arche en sel vous embarque dans un monde de bulles à 20h
• A 20h30 puis 22h30, profitez d’un concert « Ping-Pong » : un moment musical traditionnellement festif !
• A la nuit tombée, découvrez le site sous un autre regard grâce à la mise en lumière du site
• Rendez-vous à 22h15 pour la fin de soirée avec le spectacle de jongleries lumineuses signé L’arche en sel

Vendredi 12 août :
• Dès 19h le stand de l’association SAHCM vous propose une visite guidée des Thermes par les archéologues en plein cœur du village gaulois.
• Les histoires Irlandaises emplies de magie feront encore vivre les Thermes à 19h30 et 20h30
• C’est en Fanfare que la Compagnie Tutti Frutti investira les lieux à 20h avant l’arrivée du « Char d’Aggripine » de la compagnie Acidu à 20h30
• A 21h15 et 22h30, profitez à nouveau d’un moment musical traditionnellement festif avec le concert « Ping-Pong » !
• A la nuit tombée, découvrez le site sous un autre regard grâce à la mise en lumière du site
• Pour ce deuxième soir, rendez-vous à 22h15 pour le clou de la soirée avec le spectacle de jongleries lumineuses signé L’arche en sel

La jauge du site est de 800 personnes, billetterie gratuite à l’Office de Tourisme.

Le reste du programme dans la ville est disponible sur ce lien : Sites en Scène – Festival Viva Saintes | Ville de Saintes (ville-saintes.fr)

Protohistoire : fouille préventive d’un habitat du premier Âge du Fer à Chaniers

Les membres de la SahCM ont pu découvrir le 19 mai 2022, le chantier archéologique d’une ferme du premier Âge du Fer, fouillée à Chaniers près de Saintes, par les archéologues d’Archéodunum. C’est Florent Ruzzu, spécialiste de la protohistoire, qui est responsable de ce chantier et qui nous a fait la visite commentée.

La ferme du premier Âge du Fer (800-500 avant notre ère) se compose d’une grande habitation circulaire de 140 m², environnée d’une douzaine de greniers carrés. Élément remarquable, ces bâtiments sont installés à l’intérieur d’un vaste enclos de plus de 4000 m², fermé par une palissade. Celle-ci est percée de plusieurs accès soigneusement aménagés.

A cette époque lointaine, l’architecture recourt essentiellement aux matériaux organiques : bois, terre, paille. Ce sont donc essentiellement les traces des fondations et des négatifs de poteaux qu’explorent les archéologues. A Chaniers, ces empreintes se détachent en couleur sombre sur le terrain calcaire.

Les traces d’un vignoble apparaissent également, sous la forme d’un semis régulier de fosses. Si les archéologues n’excluent pas une datation à l’époque romaine, une chronologie plus récente (XVe siècle ?) serait également possible selon eux. Cela renverrait au temps où les marchands hollandais appréciaient le vin charentais, qu’ils nommaient « brandwijn » (brandy), qui donnera plus tard le Cognac au XVIIe siècle après la découverte de la double distillation.

L’archéologue d’Archéodunum  au centre de l’habitat circulaire de 140m² constitué de 3 séries de trous de poteaux concentriques

Florent Ruzzu devant l’une des entrées de l’enceinte de 4000 m², avec la palissade matérialisée par les rubalises

Le mobilier archéologique découvert sur le site et les plans des vestiges

Texte et photos : Romain Charrier

Préhistoire : Découverte d’un site Azilien à Asnières-la-Giraud

Découvert il y a une quarantaine d’années, suite au curage ponctuel d’un petit ruisseau, le Loubat, c’est le fils des découvreurs, qui a repris le tamisage des déblais en 2020. Dans la terre remuée, il a pu récolter de nombreux vestiges lithiques et osseux. Il a contacté Jean-Michel Escloupier, administrateur de notre Société qui, devant l’importance de la découverte, a alerté deux spécialistes de l’époque pressentie, Jacques Blanchet, ancien archéologue départemental et Frédéric Surmely, conservateur à la DRAC Auvergne.

Après un premier examen rapide durant l’été 2020, tous deux ont confirmé une époque de transition : l’Azilien, vers -11000/- 10000 ans avant notre ère ! Au vu de l’intérêt du site, la DRAC a demandé une étude des séries en préalable de sondages. C’est cette étude que partagent aujourd’hui les scientifiques. Une demande de sondage a était faite auprès des services de l’Etat pour 2022.

Le rapport du sondage archéologique est consultable sur  ce lien

Conférence sur l’évolution de Saintes, une nouvelle vision pour bousculer les certitudes

En préalable de notre Assemblée Générale du 25 juin 2022, l’archéologue Bruno Dufaÿ, nouvellement arrivé sur Saintes et administrateur de la SahCM depuis 1 an, nous a présenté une conférence sur l’évolution de la ville, des Gaulois jusqu’au chemin de fer, en se basant sur son expérience.

D’un bourg gaulois développé sur les routes du commerce du sel, la ville romaine s’est rapidement développée avec son quadrillage et de nombreux axes routiers en étoile, avant de décliner tout aussi rapidement dès le IIe siècle de notre ère. La ville se déplace ensuite au pied du promontoire et s’entoure d’un rempart dans laquelle elle restera confinée tout le moyen-âge. Il faudra attendre les XVIIIe et XIXe siècles pour s’ouvrir à nouveau avec de nouveaux axes (Reverseaux, Lemercier, cours National et av Gambetta) et se développer sur la rive gauche grâce à l’arrivée du chemin de fer.

Une méthode de travail

Avec son œil neuf, Bruno Dufaÿ applique des méthodes qu’il a expérimenté sur d’autres territoires. Il s’est basé sur les connaissances existantes : Carte archéologique de Louis Maurin, Programmes collectifs de recherches Saintes No Limit de l’archéologue Jean-Philippe Baigl et sur Saint-Eutrope dirigé par Christian Gensbeitel, recherches sur le moyen-âge d’Alain Michaud, etc. Il a fait une analyse spatiale avec les cadastres anciens et étudié les rémanences viaires pour proposer une synthèse de cette évolution lors de sa conférence. Cette étude pourra servir de base à un travail collectif plus détaillé qu’il mènera au sein de la Société d’archéologie saintaise.

L’évolution du fleuve

L’hypothèse la plus surprenante, c’est le cours originel du fleuve Charente. Il soupçonne l’existence d’un paléochenal de la Charente plus à l’est, et pense que c’est en réalité la Seugne qui passe devant Saintes, l’arc romain se trouvant entre les deux cours d’eau. La confluence d’origine des deux cours d’eau serait située du côté de Courbiac, au nord de la ville et non à Saint-Sorlin comme aujourd’hui. Les nombreux canaux dans la pleine de la Palu auraient servi à drainer le fleuve au moyen-âge, pour décaler le fleuve dans un seul cours, en asséchant l’ancien lit, peut-être pour améliorer la navigation.

L’archéologue souhaite que cette synthèse sur l’évolution de la ville, présentée au public lors de l’AG, serve de base à un travail collectif plus détaillé.

Texte et Photo : Romain Charrier.

Visite du chantier de fouille des « Bouchauds » à Saint-Cybardeaux

Fouilles programmées du sanctuaire des Bouchauds

Le 21 juillet 2022, les membres de la SahCM ont eu droit à une visite du chantier de fouille archéologique du sanctuaire antique des Bouchauds à Saint-Cybardeaux en Charente, avec comme guide l’archéologue Lucie Carpentier d’Arkemine. Cette année, la fouille se concentre sur un ensemble de bâtiments qui pourraient correspondre à un espace de restauration antique. La compagne de fouille s’est déroulée du 4 au 29 juillet 2022.

Merci aux archéologues et à l’association Germanicomagus pour leur accueil chaleureux.

Le bulletin 2021 de la SahCM est paru.

Le bulletin de la SahCM n°48 – 2021 est paru : 160 pages d’articles de nos historiens, chercheurs et archéologues, de comptes-rendus de nos travaux et de nos activités. Il est possible de se le procurer dès maintenant à la SahCM, 8 rue Mauny à Saintes ou sur le stand de la Société lors des fêtes romaines VIVA SAINTES FESTIVAL les 11 & 12 août, du Village des Association de Saintes les 3 & 4 septembre ou des Journées Européennes du Patrimoine les 17 & 18 septembre.

Le bulletin est remis aux adhérents à jour de leur cotisation. La cotisation 2022 est inchangée, elle s’élève à 30€.

Portrait d’archéologue : Jonathan Letuppe, archéologue subaquatique Éveha.

En écho au spectacle « Histoires de fouilles », le Gallia vous propose une rencontre avec l’archéologue subaquatique Jonathan Letuppe. L’occasion de voir comment aujourd’hui l’archéologie se trouve confrontée à des enjeux écologiques et environnementaux…

Jonathan Letuppe- qui mène la fouille des épaves antiques de Courbiac- nous partagera les défis de son métier.

Cette rencontre est organisée en partenariat avec le service « Ville d’art et d’histoire » de Sainte. Elle fait écho au spectacle « Histoire de fouilles » de David Walt accueilli au Gallia théâtre ce jeudi 10 mars à 19h30 dans la grande salle.

David Walt y invite avec beaucoup d’espièglerie à réfléchir aux enjeux écologiques d’aujourd’hui par le prisme de deux archéologues qui – au milieu des fouilles- vont tomber sur davantage de plastique que de vestiges.

Jeudi 10 mars – petite salle cinéma Gallia Théâtre à Saintes.

Gratuit – Information au 05 46 92 10 20

Conférence : « Séisme à Saintes, un risque majeur ? par Christian Schmitt.

« Régulièrement des secousses sismiques affectent notre département. Devons- nous être inquiets ? dans cette conférence vous allez successivement découvrir leurs origines géologiques, leurs modes de manifestations, leurs histoires locales, les risques potentiels, les précautions à prendre et les mesures légales à respecter dans notre département. »

Christian Schmitt est ingénieur de l’Ecole Centrale de Lyon, membre de l’Association Française de Génie Parasismique .

La conférence se déroulera le 11 mars 2022, 18h à l’auditorium de la salle Saintonge, rue F. Chapsal à Saintes.

Entrée libre, dans le respect des règles sanitaires en vigueur.

 

LIVILLA, histoire de famille

Depuis la nouvelle présentation des collections du musée archéologique de Saintes inaugurée en septembre 2021, on redécouvre le visage abîmé d’une jeune princesse impériale. Ce portrait a été identifié par une grande spécialiste de l’art antique, Emmanuelle Rosso, lors de sa visite dans les réserves de la ville il y a une vingtaine d’années. C’est par la présence à peine visible d’une rangée de bouclettes érodées sur le front qu’elle a pu reconnaître Livilla dont on connaît huit autres portraits dans le monde. Mais de quelle Livilla s’agit-il ? Car au début de notre ère, deux Livilla ont existé.

 

Portrait de Livilla au musée archéologique de Saintes

La première, de son vrai nom Claudia Livia Julia (1) est née entre -14 et -11. Livilla est un surnom qui veut dire « Petite Livie », en hommage à sa grand-mère Livie, la femme d’Auguste. Elle avait deux frères : le plus jeune, né à Lyon, sera le futur empereur Claude et l’aîné Germanicus, très aimé pour son caractère, aura une grande réputation comme général pour avoir ramené à Rome deux aigles perdus à la bataille de Teutobourg. Ils étaient tous trois les enfants de Drusus I l’Ancien, frère de l’empereur Tibère. A travers ces noms, l’arc de Mediolanum (Saintes) commence à dessiner sa silhouette qui était à l’origine hérissée de sculptures. Comme l’a brillamment décrit Pierre Tronche lors de sa conférence en octobre (2), la statue de Tibère triomphait au centre et les deux princes héritiers, se dressaient de chaque côté. On devine encore les inscriptions sur la pierre : Germanicus, son neveu adopté en l’an 4 à la demande d’Auguste et son propre fils Drusus II le Jeune. Malheureusement l’avenir étincelant qui leur était promis n’est jamais advenu car ils sont morts tous les deux empoisonnés. Celui dont on a retenu le nom fut assassiné en Orient, l’année présumée de l’achèvement de l’arc en 19, peut-être sur ordre de Tibère. Drusus II, lui, fut empoisonné peu de temps après en 23, par sa femme. Et cette femme, c’était Livilla.

 

Museo della Maremma, Grosseto, Italie

Après un premier mariage avec un fils d’Agrippa (celui qui donna son nom à la voie entre Saintes et Lyon), Livilla dut épouser Dusus II, le fils unique de Tibère, sur l’injonction d’Auguste qui régissait la politique matrimoniale de la famille. Elle donna une fille et deux jumeaux à l’héritier de l’Empire et son effigie s’est diffusée dans le monde romain à cette époque. Les auteurs antiques nous décrivent un Drusus violent, buvant sans modération, il aurait reçu le surnom de Castor par comparaison avec un célèbre gladiateur de l’époque pour son art de donner des coups (3) ! Il n’a peut-être pas plu à sa femme mais surtout, son assassinat répondait à l’élimination planifiée et systématique de tous les successeurs potentiels de Tibère à l’instigation d’un homme de pouvoir qui prit une place croissante dans les affaires de l’Etat. Cet homme, Séjan, aurait séduit Livilla pour parvenir à ses fins. En 31, huit ans après l’empoisonnement de Drusus dont la mort lente avait été  mise sur le compte d’une maladie, l’usurpateur est démasqué et sa complice condamnée. Elle se serait suicidée ou aurait été enfermée dans ses appartements puis affamée à mort. Sur décision du Sénat, on condamne jusqu’au souvenir de son existence par la damnatio memoriae, avec ordre de détruire ses statues et d’effacer son nom des monuments publics. Dans ce cas, comment aurait-on pu garder des portraits d’elle ?

 

Domus romana de Rabat à Malte

Susan E. Wood, universitaire américaine, nous rappelle que les damnatio memoriae n’ont pas toujours été suivies d’effet en province (4), et penche pour l’attribution de ce portrait à Livilla I (5). Elle s’appuie sur le contexte archéologique des groupes sculptés d’époque tibérienne retrouvés à Leptis-Magna en Libye. En effet, lorsqu’en 2005 paraît une étude de grande ampleur sur le Vieux Forum de Leptis-Magna, Giorgio Rocco (6) rappelle que sur le portail de l’Augusteum où sont inscrits des noms des trois premières générations de la famille impériale, un seul a été volontairement effacé mais « est clairement reconstituable vu le contexte». Ainsi, sur la dédicace, après les noms de Germanicus et Drusus Cesar, on a celui de leur femme respective : Agrippine (l’ancienne) et celui arasé dont l’espace correspond à « Livia », nom officiel de Livilla. Au nombre des portraits retrouvés sur place, seul celui qui nous intéresse demeure sans attribution. D’autres chercheurs ont fait ce lien mais bien que cette hypothèse soit séduisante, le doute subsiste, aussi, suivons l’autre piste.

 

La génération suivante est celle de la seconde Livilla, Julia Livia, née en 18, un an avant la mort de son père Germanicus. Issue d’une grande fratrie, c’est seulement lorsque son frère Caligula devient empereur en 37, que sa proche famille presque décimée, n’est plus persécutée par Séjan et Tibère. C’est peut-être de cette époque que date le portrait, à l’instar des pièces de monnaie qui représentent les trois sœurs du nouvel empereur. Mais si le début du règne est marqué par un soulagement général et des fêtes interminables, Caligula tombe rapidement malade et devient tyrannique et dérangé après son rétablissement et la mort de sa sœur Drusilla. Les mauvais traitements qu’il inflige à son entourage provoquent des conjurations pour l’écarter du pouvoir. En 39 une tentative qui liguait parmi d’autres ses sœurs Livilla et Agrippine la Jeune (future mère de Néron) échoue et elles sont exilées. Ce mauvais règne qui ne dure pas 4 ans mais qui aura mis l’Empire sans dessus dessous, voit l’avènement de Claude, quatrième empereur de Rome. Ses nièces Livilla et Agrippine reviennent à la cour pour peu de temps car Messaline, la nouvelle favorite, les en écarte très vite. Livilla accusée d’adultère avec le philosophe Sénèque est exilée de nouveau et contrainte au suicide ou assassinée en 41.

 

Statue présumé de Drusus III trouvée à Roselle – Museo della Maremma, Grosseto, Italie

La provenance douteuse de notre portrait (7) rend délicate toute interprétation. Pourtant la tête d’Auguste de Saintes (8) dont le style est estimé au règne de Caligula et la base de statue dédicacée à Drusus III, frère de ce même empereur, confirment selon Emmanuelle Rosso (9) que cet ensemble est contemporain d’un portrait de Livilla II. La fratrie est ainsi partiellement recomposée. Cette proposition d’attribution reste une hypothèse séduisante pour Pierre Tronche (10) et d’autres chercheurs (11) qui remarquent que les accroche-cœurs étaient très à la mode sous ce règne. Par ailleurs, le contexte archéologique bien plus riche de Roselle près de Grosseto en Toscane, où des portraits de toutes les générations de la famille impériale sont représentés avec un possible Drusus III et une statue en pied presque complète de notre jeune fille, aide un peu. Les spécialistes proposent différentes dispositions des effigies dans les niches du collège des Augustales suivant les règnes successifs. Eleonora Romano (12), décèle un style de l’époque de Tibère sur un Drusus II et notre portrait mais ne propose aucune attribution, tout en écartant la possibilité d’une Livilla I pour la condamnation de sa mémoire. Elle inclut ces derniers dans un cycle remanié à l’époque de Claude. Le buste de la Domus de Rabat à Malte retrouvé avec une statue de Claude, n’aide pas non plus à se prononcer définitivement (13) ou envoie vers d’autres pistes (14).

 

Alors, Livilla I sœur de Claude ou Livilla II sœur de Caligula ? Ce portrait que les chercheurs ont attribué pendant près d’un siècle à Antonia la Jeune avant que les lignes ne bougent au tournant des années 70, n’est toujours pas identifié avec certitude. Aussi, en regardant ce fragment de visage au Musée de Saintes, on peut se demander quel destin nous fait face. Cette jeune fille aura vécu il y a 2ooo ans au sein de la très riche famille des Julio-Claudien, famille aussi puissante que violente pour conserver la Pourpre. Mais qui sait, avec les chantiers de fouilles qui se succèdent autour de la Méditerranée, on découvrira peut-être un jour, une nouvelle pièce du puzzle.

 

Cédric Grené, guide conférencier, master d’histoire de l’art, membre de la SahCM

 

 

  1. Rohr Vio (Dir), F. Delle Mora, Claudia Livia Giulia Livilla, Moglie e madre di eredi al principato, tesi di Laurea 2017-18, Univ. Ca’Foscari Venezia, 2019, 223p
  2. Conférence de Médiactions présentée par Cécile Trebuchet, Salle Saintonge à Saintes le 15 oct. 2021
  3. Dion Cassus, Histoire Romaine, Livre LVII, 13 et 14
  4. Frappés de Damnatio Memoriae : Marc-Antoine, Séjan, Caligula ( bloquée par Claude), Messaline, Agrippine Mineure, Néron, Vitello, Othon, Domitien, (…) dont on conserve les portraits.
  5. E. Wood, Imperial women, a study in public image, 40 BC- 68 AC, revised edition, Leiben-Boston-Kohln, 1999, pp. 190-202
  6. Di Vita, M. Livadiotti (Dir), G. Rocco I tre templi del lato nord-ouest del Foro Vecchio a Leptis Magna, L’Erma di Bretschneider, Roma, 2005, pp 231-235
  7. Maurin, K. Robin, L. Tranoy, Saintes 17/2, coll. Carte Archéologique de la Gaule (dir. M. Provost), Gap, Académie des inscriptions et belles lettres, 2007, pp. 228-229
  8. Grené, Août-Auguste, art. Société d’Histoire et d’Archéologie de Charente-Maritime, 2020
  9. Rosso, Présence de la Domus imperiale Julio-Claudien à Saintes : Statuaire et épigraphie, in Aquitania XVII, 2000. pp 121-149
  10. Lavagne (dir) G. Moitrieux, P. Tronche, Saintes, la cité des Santons et Angoulème, Nouvel Espérandieux Tome V, Paris, 2017
  11. B. Rose, Dynastic commemoration and imperial portraiture in the julio-claidian periode, Cambridge, 1997 pp 122-123. C Rose voit Livilla II dans ce type « Leptis-Malta ». Il date la statue de Roselle (it) de l’époque de Caligula
  12. Romano, Gli « Augustales » a « Rusellae », una rilettura delle testimonianze architecttoniché, scultorée ed epigrafiché, vol 59, 2013, Pisa University Press pp 179-192
  13. Linder, Woman from Frosinone : Honorific portrait statues of roman imperial Women, Mémoirs of the american Academy in Rome, Univ. of Michigan press, 2006, pp. 57-58
  14. Catalogue of the greco-roman sulpture in possession of the Maltese Nat. Collection, Portrait of a young Lady, Malta Heritage