Conférence proposée par le GREH , animée par Pauline Vallade, professeure agrégée et docteure en histoire moderne, maîtresse de conférences et chercheuse associée au centre d’Etudes des Mondes modernes et contemporains de l’Université Bordeaux Montaigne ( EA 2958).
« L’histoire de la joie publique à Paris au XVIIIe siècle est avant tout une histoire de rencontres politiques. Entre le roi et son peuple puis, inversement, entre les sujets du roi et tout un appareil monarchique. Les festivités ne sont nullement limitées à un décor exceptionnel dans les rues vivantes de Paris , elles sont bel et bien une manifestation contrôlée et surveillée. La monarchie ne cessa d’encadrer et de rechercher les acclamations et toutes les manifestations de joie. C’était là, selon elle, autant de marques d’approbation de son bon gouvernement . Nul ne devait s’écarter des injonctions alors imposées. Se réjouir pour le roi était alors un devoir auquel chacun devait obéir selon son rang. Pour autant les Parisiens conservèrent une marge de manoeuvre , minuscule d’abord , pour transformer ces réjouissances en autant d’occasions de produire un discours ambigu, voire critique à l’égard des autorités. Acclamer n’était pas gratuit. Se rendre au feu d’artifice non plus. C’est en détournant les gestes de la joie publique qu’ils construisirent peu à peu un véritable droit à se réjouir. Par-delà les évolutions spatiales et temporelles , l’histoire de la joie publique apporte ainsi une certitude , celle de pouvoir penser simultanément l’adhésion et la critique, l’approbation et la contestation ou en d’autres termes, le devoir puis le droit de se réjouir, afin de pouvoir s’exprimer autrement dans la vie politique du XVIIIe siècle ».
Pauline Vallade 
Image : tableau du  » Feu d’artifice tiré de l’hôtel de ville pour la naissance du Dauphin ( 1782) » attribué à Louis Nicolas van Blalenberghe – Musée Carnavalet, Paris.
Le samedi 8 novembre 2025 à 17h -salle Fragonard du couvent des récollets à Cognac.