Assemblée Générale de la SahCM

Auditorium de la salle Saintonge , rue Chapsal, à Saintes 

14h  Début des émargements, renouvellement de l’adhésion pour l’année 2024 ( 30€ par chèque , CB ou en espèces, hors sculpture sur pierre). Remise du bulletin n°50 accompagné de la carte d’adhérent 2024.

15h  Communication de Bruno Dufaÿ concernant les recherches sur l’ancien pont de Saintes dans le cadre du groupe de recherche sur les monuments disparus, de Danie Picot sur la bibliothèque de la SahCM et de Romain Charrier sur le projet d’inventaire des fonds de la SahCM.

15h30 Ordre du jour de l’Assemblée Générale ordinaire 

  • Rapport moral et rapport d’activités 2023- vote.
  • Rapport financier 2023-vote.
  • Election d’un nouveau membre au conseil d’administration et renouvellement du tiers sortant- vote.
  • Perspectives 2024.
  • Questions diverses.
  • 18h Pot de l’amitié                                                

                                                                                            Romain Charrier 

                                                                                        Président de la SahCM

Jacques Dassié, un spécialiste français de l’archéologie aérienne n’est plus

Jacques Dassié nous a quitté le 16 avril 2024, à l’âge de 96 ans. Il est à l’origine de la découverte de plus de 2000 sites archéologiques en Poitou-Charentes, dont la cité portuaire gallo-romaine du Fâ à Barzan. Il a publié sa thèse « Manuel d’archéologie aérienne » en 1978. En hommage, nous partageons l’article sur son travail et sur les techniques d’archéologie aérienne (ci-dessous), qu’il avait publié dans notre bulletin n°40-2013.

 

TECHNIQUES D’ARCHÉOLOGIE AÉRIENNE

L’archéologie aérienne est une technique de prospection archéologique basée sur l’observation aéronautique et la photographie aérienne, pour rechercher, découvrir, localiser et enregistrer de nouveaux sites archéologiques.

Jacques Dassié

L’observation aérienne permet d’avoir une vision d’ensemble de la zone désirée. Le recul qu’elle apporte permet la perception plus facile de l’ordonnancement géométrique de traces, généralement invisible du sol. Cette régularité de forme, caractéristique de son origine humaine, qui décidera le prospecteur à considérer cette zone comme un site archéologique possible, et à l’enregistrer.

Si l’homme est intervenu dans le sol, depuis des siècles, voire des millénaires, cette action est irréversible! Le temps et les pratiques agricoles peuvent avoir tout nivelé en surface, il subsistera toujours une anomalie dans la distribution des strates du sol naturel. Ces anomalies créent une différence de capacité de rétention d’eau, susceptible d’être mise en évidence sur un sol nu ou par la végétation, qu’elle soit naturelle ou cultivée (croissance différente, floraison, maturation et jaunissement accélérés ou retardés).

La photographie est utilisée pour attester les découvertes éventuelles, pour faciliter la localisation géographique précise des sites nouveaux et aider à la détermination chronologique.

Jda2-PonsCliché J. Dassié- Aéroclub de Pons-Avy : préparatifs de vol de Jacques Dassié.

Le coût nul d’un fichier informatique permet de multiplier les prises de vues afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles. Il s’agit très généralement de photographies obliques, prises à basse altitude, le plus souvent au travers du plexiglass du cockpit de l’avion.

En France, pays de vieille tradition aéronautique ( environ 400 aérodromes), on trouvera toujours un terrain convenable très proche. Le photographe aérien utilisera pratiquement toujours un appareil loué à l’aéro-club le plus proche et l’avion de tourisme constituera souvent le moyen privilégié, son coût horaire étant en moyenne dix fois plus faible que celui de l’hélicoptère! le pilotage personnel est le moyen d’assurer le maximum de liberté au cours des prospections.

En vol

Le pilote est responsable de la sécurité du vol, de la machine et de ses passagers. Il se souciera de la force du vent et de ses turbulences. Lorsque « ça chahute  » trop fort, l’appareil tenu à la main sera instable du fait de son inertie.Toute question de confort mise à part, il est difficile dans ces conditions de faire un travail satisfaisant. il vaudra mieux éviter les heures les plus chaudes et voler tôt le matin et tard le soir au moment ou l’air redevient d’huile.

Dassié-Avion-2003-3Cliché J. Dassié en vol.

La prospection se fait souvent vers 300 ou 400 m de hauteur, et le pilote, apercevant des traces, va commencer à décrire une large spirale descendante   ( du côté du photographe…) afin de parcourir successivement tous les angles d’azimut et de site pour repérer  la meilleure orientation, le meilleur éclairage, l’angle sous lequel le sujet sera le mieux mis en valeur. On s’apercevra que c’est souvent une vue prise sous un angle de 45° qui est les plus agréable. Trop verticale l’image déroute car le spectateur n’y retrouve plus ses marques habituelles. Au retour de mission photo : les logiciels de traitement graphique vont servir et les corrections porteront sur luminosité et contraste. Le but étant de donner le maximum de lisibilité aux indices décelés.

Les indices révélateurs

Soit un sol crétacé, recouvert d’une couche de terre arable surmontant une banche calcaire. Une peuplade gauloise y a creusé un fossé circulaire, au cours d’un rituel funéraire du Ve siècle avant Jésus-Christ. Siècles après siècles, l’érosion, les cycles saisonniers, le vent, les cultures, font leur œuvre et comblent progressivement le fossé. Un millénaire plus tard, il a totalement disparu, le sol est uniforme, avec sa végétation naturelle et plus rien ne vient signaler la présence de ces vestiges enfouis…

Grézac-NécropoleCliché J.Dassié-nécropole protohistorique -Grézac-Chénegron.

…Vers 1 m de profondeur, il y a une sépulture ( ou plusieurs groupées en nécropole) et leurs fossés rituels, avec leur remplissage de terre et d’humus. Ils constituent d’excellentes réserves d’humidité, saturés par les pluies hivernales. A l’apparition des premières sécheresses et à l’aplomb des fossés, les céréales seront parfaitement irriguées par les remontées capillaires et pousseront plus vertes, plus fortes, plus hautes!  De même, au moment de la maturation, elles resteront vertes plus longtemps que leur environnement jaunissant. L’observateur aérien, présent à ce moment là, verra de splendides cercles verts se découper dans un champs d’or!

Grandes périodes archéologiques : le Néolithique.

Dans nos régions on peut considérer-très en gros- que cette période s’est développée de -4000 à -2000 ans avant Jésus-Christ. On parle du Néolitique saintongeais et de ses camps caractéristiques, au style original. Ce sont des ensembles défensifs pouvant abriter une petite peuplade. Il y a de grands fossés de défense, doublés par une palissade intérieure et munis de toute une série de portes et de chicanes destinées à freiner l’entrée d’étrangers ennemis.

BALZAC-CoursacCliché J.Dassié – Balzac 16. Les Coteaux de Coursac.Splendide éperon barré néolithique dominant la Charente d’une soixantaine de mètres. Fouilles Claude Burnez et Catherine Louboutin. Le fossé plus large, vers la pointe est d’une autre époque. Il a révélé une occupation de l’âge de bronze. Fouille CNRS- José Gomez de Soto.

Les néolithiques savaient admirablement utiliser le terrain existant : les nombreux » éperons barrés » en sont le témoignage.

La protohistoire

La protohistoire se trouve pratiquement confondue avec les Âges des métaux : cuivre, bronze, fer. On rencontre le plus souvent des traces des rituels funéraires gaulois ( crémation), avec offrande de provisions et d’armements pour « le grand voyage »… Assez émouvant.La_CoterelleCliché J. Dassié- le camp néolithique du Moulin de La Coterelle, à St Germain de Lusignan,17. Protégé par de grands fossés avec portes d’accès et chicanes, il servait d’abris et de refuge à une peuplade de cueilleurs-chasseurs vers – 2700 ans. Fouilles Jacques Gaillard AAHJ.

Le gallo-romain

Dans les années 1955-60, l’auteur s’est intéressé à l’histoire de la Saintonge, il avait entendu parler de Claude Masse, ingénieur-géographe du Roy ( Louis XIV) au XVIIe siècle. Ce savant avait rédigé un atlas cartographique intitulé « Recueil de Saintonge consacré à la rivière de Bourdeaux », déposé à la bibliothèque du Génie, à Paris. Dans ce document, feuille 50, figure 9, il précisait pour la paroisse de Barzan :  » l’on tient qu’il y estoit ici une ville … ». Et sur la carte, entre Arces et Barzan, on peut lire :« hauteur de la Garde, d’où on découvre fort bien les vestiges d’un Amphithéâtre ». A l’emplacement du Moulin du Fâ, il écrit encore: « l’on tient qu’il y avait icy une ville ».qualifiée de  » fameuse »plus loin dans les textes.

Barzan-PériboleCliché J. Dassié- Le podium du Moulin du Fâ, entouré de son péribole et de sa colonnade.

Nous avons estimé que si un ingénieur-géographe du roi avait pris la peine d’écrire cela et à plusieurs reprises, nous n’avions aucune raison de douter de la véracité de son affirmation!

En 1993, la création de l’ASSA Barzan marqua le début de l’intérêt du public. De grandes facultés bordelaises s’intéressèrent à ce site et les premières fouilles furent effectuées sur le péribole du Fâ, par le professeur Pierre Aupert, de l’Institut d’Histoire de Bordeaux III, en 1995. C’est ainsi que la grande colonnade du temple du Fâ fut mise au jour! cette colonnade que j’avais annoncée en 1975, m’avait valu bien des critiques et des railleries. « Oui, Dassié , il voit des colonnes partout… » Et voilà que –vingt ans après-, elles surgissaient du sol, intactes, neuves dirait-on!

Barzan-colonnes-1996015-18Cliché J. Dassié- Les colonnes du temple! Découvert en 1975, le site gallo-romain de Barzan, a dormi vingt ans avant que la faculté de Bordeaux III et le professeur Pierre Aupert ne débutent des fouilles qui se poursuivront sur d’autres parties du site.

La preuve étant faite, d’autres universités suivirent et leurs chercheurs traitèrent plusieurs zones de fouilles. On peut citer : Alain Bouet, Bordeaux III, pour les thermes et les entrepôts, Laurence Tranoy, de La Rochelle, pour le Trésor, la grande Avenue et un quartier d’habitats. Antoine Nadeau et Graziella Tendron, pour le théâtre. Jacques gaillard pour l’étude pétrographique. Ce fut une très belle aventure archéologique qui a maintenant d’autres gestionnaires, sous l’égide d’un Syndicat mixte et du Conseil Départemental. Mais l’essentiel est toujours présent : les fouilles continuent et la connaissance de cette ville croît avec la publications de leurs résultats.

La période médiévale

Paradoxalement,  c’est la moins représentée dans les résultats de nos travaux. En effet, des superstructures émargent encore et les sites sont bien connus par les textes. Donc le prospecteur aérien ne peut les « découvrir »! sauf magnifique exception, comme la découverte de Champdolent, au cours des ^prospections préliminaires sur le tracé de l’autoroute Saintes-Rochefort.

Cabariot-ChampdolentCliché J. Dassié- Champdolent- Les Près du Vieux Château. Tout y est : les douves, les murs épais, le donjon hexagonal et même le pont-levis! la toponymie est également révélatrice et les légendes locales racontent qu’autrefois, un puissant château aurait été détruit par Charlemagne.

Période moderne

Même l’époque récente est représentée avec ce vieux fort de défense côtière datant de 1685. Construit par Vauban, à Saint-Nazaire-sur-Charente, Fort Lupin est situé rive gauche de la Charente, à 4 km de l’embouchure. Il contrôle la fin de l’estuaire et faisait partie de toute une ligne de défense.

Soubise-Fort_LupinCliché J. Dassié- Fort Lupin- Saint-Nazaire-sur-Charente.

Royan-Cathédrale-7256

Saintes-Abbaye-aux-DamesLe monde moderne : clichés de J.Dassié- En haut Notre-Dame de Royan et en bas l’Abbaye aux Dames de Saintes.

Article publié dans le bulletin n°40-2013

Mr Jacques Dassié auteur de l’article a souhaité le compléter. ses observations porteront sur :

  • Les voies romaines
  • Les unités de distances antiques
  • Les nouvelles orientations
  • Le radar aérien

Les voies romaines

Comment s’appelait cette ville ?

(cf : site du Fâ-Barzan)

C’est l’une des premières questions qui se pose lors d’une découverte d’une cité : quel est le nom gallo-romain de cette ville ? Pour y répondre, il faudrait connaître le tracé précis des voies d’accès, analyser les documents antiques sur lesquels elles pourraient figurer, ainsi que les unités utilisées… Et savoir quelle était la valeur réelle, physique, du bornage, de la « métrique » originale!

Ce fut le début de plusieurs années de recherches qui devaient aboutir à la publication de « la grande lieue gauloise ». Approche méthodologique  » de la métrique des voies » par la revue du CNRS « Gallia » référence internationale en matière d’archéologie. ( GALLIA, 1999-56).

C’est la valeur de cette grande lieue gauloise, 2415 mètres dans notre région (à comparer avec la lieue romanisée de 1 mille et demi, 2222 mètres, universellement enseignée…) qui a permis de proposer Barzan comme étant la NOVIOREGUM de l’itinéraire d’Antonin. La preuve décisive, une inscription gravée, est toujours espérée des fouilles en cours tous les ans.

Les unités de distances antiques

Traditionnellement dans les documents antiques, tels la Table de Peutinger ou l’itinéraire d’ Antonin, les unités arrondies de distances entre cités sont exprimées en « mille » , mille double pas, soit 1609 mètres, ou « leugae », lieue de 1500 pieds, soit 2222 mètres. Cependant appliquées aux relations entre Novioregum, à Barzan, Mediolanum Santonum, à Saintes et Blavia à Blaye, ces valeurs ne donnent aucun résultat cohérent. D’où le fort soupçon de l’existence d’une unité de valeur différente : la grande lieue Gauloise, de 7500 pieds de 0, 3248 mètre soit 2436 mètres. Mais de fait de l’absence de pouvoir centralisateur et unificateur en Gaule, de petites variantes de dimensions du pied existèrent selon les tribus. Une valeur moyenne centrale les représente et autorise les calculs. Nous utilisons la valeur de 2450+/-50 mètres. Cette valeur se retrouve dans toute l’Aquitaine et même dans d’autres régions. Une illustration assez démonstrative est donnée par  » l’Itineraria Burdigaleuse » où en Aquitaine c’est la grande lieue gauloise qui est utilisée, cependant qu’un changement brutal s’effectue à Auch ( Auscitum) fines, frontière entre l’Aquitaine et la Narbonnaise, où la lieue reprend sa valeur « romanisée » (1) traditionnelle de 2222 mètres.

Les nouvelles orientations- La recherche par satellite

Certains organismes mettent gracieusement à la disposition de chacun, la totalité des images satellites couvrant le monde… (Google Earth). On peut survoler le sol, à volonté depuis l’altitude souhaitée. C’est un merveilleux outil d’investigation mis à la disposition de tous, permettant la recherche, l’étude des voies antiques , particulièrement faciles et à domicile ! une possibilité inouïe ! Nous ne mentionnons pas les recherches par drones amateurs. De part leur rayon d’action très limité (périmètre visuel) ils peuvent rendre service sur les chantiers de fouilles, mais sont incapables d’assurer des prospections extensives. Il n’en serait évidemment pas de même avec les gros drones militaires qui ont des rayons d’action tout à fait considérables.

Voie-Pons-Guimps (1)Extrait d’une image « Google Earth » montrant la voie gallo-romaine : Pons : Guimps, en Charente-maritime. Les coordonnées en bas de l’image sont relatives à la position du centre du point rouge. Les voies commandent et orientent le parcellaire et sont ici, recouvertes de petites routes de campagne.

Le Radar aérien (LIDAR) 

Le LIDAR (acronyme de light Imaging detection and ranging) est un système de télédétection qui fonctionne avec un faisceau lumineux et non hyperfréquence, comme un radar. Son support peut-être un avion, un hélicoptère ou un drone professionnel télécommandé. Il permet de découvrir, même en milieu forestier,l’existence de micro-reliefs ou de structures enfouies, grâce à ses facultés de pénétration. Malheureusement, la lourdeur des installations et leur prix rendent ces dispositifs accessibles aux seuls utilisateurs étatiques (IGN, CNRS etc…)

(1) Il s’agit, selon toute vraisemblance, d’un souci des nouveaux occupants romains qui, rencontrant une unité indigène sans rapport rond avec le mille, ont souhaité créer un rapport aisé : 1 lieue= 1,5 mille, en raccourcissant sa valeur de 10% afin de faciliter les conversions. C’est pourquoi nous l’appelons la lieu romanisée.

image description

Jacques Dassié

Conférence : « L’Aquitaine aux temps des Vikings »

Conférence animée par Pierre Lemaître, Président de l’ASSA Barzan et Jean-François Mariotti, archéologue subaquatique et sous-marin, membre de l’ AREPMAREF, responsable des opérations subaquatiques programmées sur le site de Taillebourg.

La société scandinave alto- médiévale est souvent présentée à travers les expéditions commerciales, parfois interlopes , devenant razzias, incendies , pillages voire meurtres, ainsi que par la quête de richesse qui seront mises au service d’ambitions politiques. Nous verrons que le phénomène viking ne se limite pas aux actions de pillards sanguinaires telles que nous les présentent les sources contemporaines. Certains d’entre eux s’établiront dans des régions marquées par l’absence de pouvoir fort.

Des rivages nord- américains à l’Oural ces premières colonies jetteront les bases de nouveaux état plus ou moins intégrés ou éphémères mais dont les effets sont encore aujourd’hui bien présents dans nos institutions. Alors que l’empire hérité de Charlemagne se trouve dans la tourmente au milieu du IXe siècle, qu’en est-il de la Francie et, plus particulièrement, de l’Aquitaine carolingienne ? Les chroniques rédigées par des clercs ou religieux ont-elles exagéré les prédations subies durant près de deux siècles ? Une relecture des sources et une réévaluation des données issues de l’archéologie permettent d’éliminer beaucoup d’idées reçues. Y-a-t-il eu des implantations durables de bandes de vikings en Aquitaine ou bien seulement quelques bases , relais d’expéditions plus lointaines ? L’archéologie ne parvient pas, faute de traces matérielles, à étayer la présence d’établissements pérennes sur le territoire français.

En l’état de la question, les intervenants ne sauraient revendiquer l’apport d’une d’une nouvelle réflexion sur les interactions entre le monde scandinave et un royaume d’Aquitaine aux frontières très diffuses mais , plus modestement, dresser l’inventaire des lacunes et proposer des axes de recherches, notamment autour du fleuve Charente;

Rendez-vous vendredi 12 avril à 18h30, auditorium de la salle Saintonge, rue Chapsal à Saintes. Entrée gratuite , participation libre.

Renseignements: Romain Charrier- Président de la SahCM- 06 77 96 61 52

Conférence : « Maisons des bords de mer, modernité et régionalisme en Charente-Maritime, 1945-1980 ».

Conférence animée par Gilles Ragot, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de Bordeaux- Montaigne.

Au cours des Trente Glorieuses, l’émergence de la civilisation des loisirs voit se démocratiser les vacances, auparavant réservées à une frange aisée de la société. Cette profonde mutation invite les architectes, mais aussi les entrepreneurs concepteurs à réinventer la résidence balnéaire qui, de villa cossue, devient une maison de vacances accessible au plus grand nombre.

Le littoral de Charente-Maritime se révèle un riche territoire d’expérimentation , d’autant plus que la guerre a fait table rase de vastes secteurs de villégiatures à Royan et dans les communes limitrophes. L’architecture moderne y fait une entrée remarquée et renouvelle les codes de la villa de bord de mer, dont témoignent certains ouvrages exceptionnels. Le régionalisme paradoxalement importé du sud-ouest basco landais au cours des années vingt, livre également encore quelques réalisations de qualité. Toutefois, ici comme ailleurs sur tout le territoire, l’enjeu est quantitatif et la conception de la nouvelle villa balnéaire n’échappe pas à la réflexion plus large sur la production de la maison individuelle dont rêvent les français.

S’appuyant sur les réalisations les plus exemplaires et remarquables d’un corpus de 12 000 maisons identifiées dans les communes du littoral de Charente maritime, cette intervention retrace l’évolution de la villa balnéaire en simple maison de bord de mer de la Reconstruction au tournant des année quatre-vingt.

Gilles Ragot a dirigé le Centre d’Archives d’Architecture du XXe Siècle, l’architecture moderne et sa patrimonialisation. Il a été le principal rédacteur du dossier de candidature de l’œuvre de Le Corbusier sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Vendredi 8 mars 2024 à 18h30

Auditorium de la salle Saintonge , rue Chapsal à Saintes

Entrée et participation libre.

Conférence : La femme dans la Saintonge Romaine .

Conférence animée par Philippe Duprat, président de la Société de Géographie de Rochefort.

Qu’en est-il du sort de la femme dans le territoire Gallo-Romain des Santons qui recouvre à peu près la Charente-Maritime . L’archéologie apporte des réponses nouvelles à cette question délicate.

A priori considérée comme une éternelle mineure sur le plan juridique , dans un ordre social dominé par le pouvoir masculin, la femme Gallo-Romaine, loin d’être une invisible fantomatique, use pleinement de droits insoupçonnés du haut en bas de l’échelle sociale.

L’érotisme dans la sculpture romane du XIIe siècle

La vendredi 16 février 2024, s’est tenue la conférence de la Société d’archéologie et d’histoire de la Charente-Maritime intitulée «  Erotisme dans la sculpture romane du XIIe siècle« , animée par Jean-Marie Sicard.

Cette conférence, réalisée à partir de photographies de l’auteur, s’est proposée d’interroger des sculptures de l’âge roman au contenu « érotique », ornant modillons et chapiteaux d’églises sur les principales voies de pèlerinage vers Compostelle, tant en France qu’en Espagne.

Le sculpteur roman du XIIe siècle s’adresse à un peuple de paysans et d’artisans le plus souvent analphabètes, dont la vie morale et spirituelle est gérée par un clergé éduqué s’appuyant sur des textes bibliques ou canoniques établis par l’église catholique. A partir de la « chute » d’Adam et Eve, la notion de culpabilité sera présentée sous toutes les formes liées à la sexualité dans la représentation de la « luxure ».

Si les grands chapiteaux à l’intérieur des édifices permettent de décrire avec force détail des épisodes bibliques, les modillons de petite taille situés à l’extérieur illustrent avec une fantaisie et une verve gaillarde des situations « érotiques » que nos yeux contemporains pourraient qualifier à tort d’obscènes.

Toutes ces sculptures étaient commanditées par et pour l’ordre en place. Quel bénéfice pouvait tirer l’institution de l’église de la monstration d’images de transgression sans en faire l’apologie ?

Jean-Marie Sicard est retraité de l’Education Nationale, professeur de photographie en BTS. Passionné d’art roman, il enrichit depuis plus de quarante ans son corpus photographique, cernant son approche sur des thèmes particuliers recueillis au cours des quelques 4 000 kms parcourus sur les voies menant à Compostelle. Il a réalisé un grand nombre de photographies de l’ouvrage « Les chemins de Compostelle en Charente », publié par les Editions Sud-Ouest en 2010.

Renseignements : Jean-Marie Sicard – troisdemi@msn.com

Pour aller plus loin : https://www.jean-marie-sicard.fr/erotisme-dans-la-sculpture-romane-du-12eme-siecle

Conférence : Les Rivages de l’Aunis au temps des dinosaures

Le vendredi 12 janvier 2024, la SahCM a proposé à ses adhérents une conférence intitulée « Les rivages de l’Aunis au temps des dinosaures ». Elle était animée par Éric Dépré, Pierre Miramand et Thierry Bouyer de l’AHGPA, l’Association d’histoire et Géographie en Pays d’Aunis.

Cette présentation nous invitait à la découverte des fossiles de notre région. Les conférenciers nous ont guidé lors d’un passionnant voyage temporel de plus de 150 millions d’années. Pendant cette période, les fossiles étudiés par les paléontologues amateurs et professionnels indiquent que notre région était recouverte par une mer chaude peu profonde qui, au Jurassique supérieur, va abriter de florissants récifs coralliens. Au Crétacé, ils nous révèlent, qu’après une période de 35 millions d’années d’exondation, qui a vu le développement de forêts de conifères peuplées de dinosaures dans lesquelles les premières plantes à fleurs apparaissent, l’Aunis a été à nouveau envahie par la mer, il y a environ 100 millions d’années, avant qu’elle ne soit définitivement exondée, 25 millions d’années plus tard. Ce n’est qu’au cours des derniers 75 millions d’années que notre région va acquérir progressivement sa géographie actuelle.

Après avoir montré quelques exemples de fossiles qui peuvent être assimilés à de véritables objets d’art, souvent bien cachés dans les roches qui les renferment, nous avons suivi, grâce à un film co-réalisé avec Léon Damour, Alcide d’Orbigny à la découverte de l’étonnante richesse paléontologique que recèlent nos affleurements. D’Orbigny et les fossiles de l’Aunis ont été également évoqués au travers de la présentation d’un fascicule co-écrit par les conférenciers.

La présentation s’est terminée par une exposition de quelques fossiles emblématiques de notre région qui ont permis un riche échange avec les auditeurs.   

Pour aller plus loin : « Paléontologie de l’Aunis, sur les traces d’Alcide d’Orbigny », un ouvrage exceptionnel réalisé par nos conférenciers Eric Depré et Pierre Miramand, avec l’aide et les précieuses compétences de Thierry Bouyer. Un travail de références sur la géologie, la géographie, les fossiles et minéraux de l’Aunis. Il est en vente 20€ à la SahCM

La SahCM entreprend l’inventaire de son important fonds de documents anciens.

La SahCM possède une bibliothèques d’ouvrages empruntés par ses adhérents et un fonds important de documents anciens collectés depuis sa création en 1839. La SahCM va débuter un inventaire de ce fonds afin de créer une base de données et aussi faciliter les recherches. Ce sera très probablement l’occasion de belles découvertes …de la fouille d’archives en quelque sorte!