Conférence animée par Gilles Ragot, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de Bordeaux- Montaigne.
Au cours des Trente Glorieuses, l’émergence de la civilisation des loisirs voit se démocratiser les vacances, auparavant réservées à une frange aisée de la société. Cette profonde mutation invite les architectes, mais aussi les entrepreneurs concepteurs à réinventer la résidence balnéaire qui, de villa cossue, devient une maison de vacances accessible au plus grand nombre.
Le littoral de Charente-Maritime se révèle un riche territoire d’expérimentation , d’autant plus que la guerre a fait table rase de vastes secteurs de villégiatures à Royan et dans les communes limitrophes. L’architecture moderne y fait une entrée remarquée et renouvelle les codes de la villa de bord de mer, dont témoignent certains ouvrages exceptionnels. Le régionalisme paradoxalement importé du sud-ouest basco landais au cours des années vingt, livre également encore quelques réalisations de qualité. Toutefois, ici comme ailleurs sur tout le territoire, l’enjeu est quantitatif et la conception de la nouvelle villa balnéaire n’échappe pas à la réflexion plus large sur la production de la maison individuelle dont rêvent les français.
S’appuyant sur les réalisations les plus exemplaires et remarquables d’un corpus de 12 000 maisons identifiées dans les communes du littoral de Charente maritime, cette intervention retrace l’évolution de la villa balnéaire en simple maison de bord de mer de la Reconstruction au tournant des année quatre-vingt.
Gilles Ragot a dirigé le Centre d’Archives d’Architecture du XXe Siècle, l’architecture moderne et sa patrimonialisation. Il a été le principal rédacteur du dossier de candidature de l’œuvre de Le Corbusier sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Vendredi 8 mars 2024 à 18h30
Auditorium de la salle Saintonge , rue Chapsal à Saintes
Entrée et participation libre.