Tous les articles par Le comité de rédaction

Village des associations de Saintes

Sauf directives contraires du gouvernement, il aura bien lieu les :

-Samedi 5 et dimanche 6 septembre –

Non au hall Mendes France selon l’habitude , mais Covid oblige, dans un lieu « ouvert » : le jardin public.

La SAHCM y tiendra un stand où elle présentera ses actions et ses publications. L’atelier des tailleurs de pierre organisera une démonstration de sculpture.

stand sahcm

AOÛT – Augustus

Bustes Auguste

Août, le mois le plus chaud de l’année, tire son nom d’Auguste. En français la relation entre les deux mots n’est pas flagrante alors qu’en anglais August rappelle le premier Empereur de Rome.

C’est en 8 avant notre ère que le Sénat propose de l’honorer ainsi. Ce n’était pas une première puisqu’à la mort de César, oncle et père adoptif d’Auguste, les oligarques avaient déjà donné au septième mois le nom de Julius, en mémoire du général assassiné.

Statue of August from Prima Porta. Musei Vaticani, Museo ChiaramCe nom d’Augustus est d’ailleurs un titre, encore une fois voté par les sénateurs, signifiant « le plus brillant » ou « le plus illustre » . C’est en -27 qu’Octave, puisque c’est son vrai nom, accepte ce titre et se pose en maître de ce qui est en train de devenir l’Empire romain, quatre ans après sa Victoire définitive sur Antoine et Cléopâtre.

Dès lors, son image est multipliée, en vue de propagande officielle. Différents modèles sont créés, le plus popularisé est celui du type « Prima Porta » du nom de la localité où fut retrouvée une statue monumentale en marbre de l’Imperator armé d’une cuirasse finement ouvragée. Auguste y est représenté avec des traits idéalisés suivant la tradition grecque classique mêlé de réalisme propre à la Rome républicaine. Sur près de deux cents portraits retrouvés, cent cinquante dérivent de ce type reconnaissable à une coiffure particulière aux mèches réparties de façon toujours identique sur le front.

DSC_0186rA Saintes dans les fondations de la tour Meslier, aujourd’hui rue des remparts, un buste en marbre de Carrare d’Auguste a été retrouvé en 1857. La coiffure présentant encore des traces de couleur brune correspond exactement à ce modèle italien. Sans doute sculptée à une période plus tardive, voire après la mort de l’Empereur, cette tête est ici ornée d’une couronne de chêne dite « couronne civique », une distinction honorifique décernée à ceux qui sauvaient la vie d’un citoyen romain. Liée à l’arrière par un ruban qui à l’origine revenait de chaque côté du cou, on distingue encore très bien le nœud d’Héraclès censé apporter force et protection. Des trous au revers de cette couronne étaient peut-être destinés à fixer un diadème à rayons comme celui de la statue de la liberté, mais il avait disparu depuis longtemps lors de la découverte du buste par des membres de la Société d’archéologie. La forme en obus de la base laisse penser que cette tête s’encastrait initialement dans un corps de marbre.

Témoin de la diffusion d’un modèle standardisé aux variantes plus ou moins notables, la tête d’Auguste s’est répétée comme une icône en marbre, pierre précieuse ou fresque et jusque sur les monnaies quotidiennes pour asseoir son pouvoir aux confins d’un Empire démesuré.

Maître du temps et de l’espace, il sera divinisé à sa mort.

Cédric Grené, guide conférencier, master d’histoire de l’art

Bibliographie :

A. Giardina et al., E. La Rocca (commissaire) et le Grand Palais, Paris, 2014, Auguste, Catalogue d’exposition (19 mars – 13 juillet 2014), Paris, Éd. de la RMN, 352 p.

L. Maurin, K. Robin, L. Tranoy, Saintes 17/2, coll. Carte Archéologique de la Gaule (dir. M. Provost), Gap, Académie des inscriptions et belles lettres, 2007, 439 p.

Photos en entête : De gauche à droite, bustes d’Auguste de Toulouse, de Saintes et de Munich

Auguste de Prima Porta

Auguste exposé au Musée archéologique de Saintes

aqueduc JLH

Projet de valorisation des aqueducs gallo-romains.

Malgré le retard dû à la crise de la COVID-19, les travaux de protection, de restauration et de valorisation touristique des aqueducs gallo-romains portés par l’agglomération de Saintes et de ses partenaires se poursuivent. Les trois sites concernés sont , la Fontaine de Vénérand, la source de la Grand-Font à Le Douhet et le Pont des Arcs à Fontcouverte.

La maison Martin à côté du moulin construit sur la source de Vénérand, a été démolie et a laissé place à la réalisation d’un diagnostic archéologique réalisé par le service départemental de l’archéologie à la fin du mois de Juin. Une opération d’élagage et de débroussaillage autour des vestiges de la source de la Grand-Font à Le Douhet et au vallon des Arcs à Fontcouverte a également été réalisée. Un lever photogrammétrique des vestiges du Pont des Arcs vient tout juste de se terminer et va laisser place aux échafaudages.

La prochaine étape sera la restauration des vestiges par les Compagnons de Saint-Jacques, spécialistes de la restauration du patrimoine ancien et historique en Aquitaine. Les travaux devraient encore durer 14 mois , l’enveloppe globale du projet de valorisation est de 3 millions d’euros.

aqueduc JLH

JUILLET – Oscillum

Oscillum

Les températures montent en juillet, c’est le moment idéal pour profiter des jardins à l’ombre d’un arbre ou d’un parasol. Durant l’antiquité à Mediolanum, on s’abritait sous les portiques qui couraient sur les quatre côtés du jardin des plus belles maisons. Entre les colonnes alignées autour de l’espace vert, des oscilla de marbre étaient suspendus aux poutres.
En 1977, l’équipe dirigée par Louis Maurin, alors président de la Société d’Archéologie de Saintes, exhume un relief de marbre au profil de femme dans une résidence de l’élite santonne. Cette demeure construite au Ier siècle, mais déjà ruinée cent ans plus tard, les archéologues l’appellent « Ma Maison ». Elle est aujourd’hui localisée sous la Résidence des « Petites sœurs des pauvres » et l’école Émile Combe. De l’objet retrouvé au fond d’un puits, subsiste une grande partie du rectangle qui le composait, on reconnaît à l’arrière de la tête le cadre lisse qui le bordait. La pièce entière mesurait un pied romain, soit 29 cm et pouvait peser près de 3kg, elle était suspendue par une chaîne métallique comme en témoigne le trou au-dessus de la coiffure.
Mais à quoi servaient ces plaques de marbre qui oscillaient au gré du vent au-dessus des têtes ? Simplement à décorer… en suivant les codes d’une nouvelle culture.
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Ménade et silène ou masques de la tragédie et de la comédie – Musée du Capitole à Rome

De formes diverses mais souvent sculptés en disques de pierre, ils pouvaient être taillés en lourdes flûtes de Pan ou masques de théâtre. Le monde de Bacchus, divinité du vin et des représentations théâtrales, était un thème à la mode dans l’Empire romain et notre visage de femme, la coiffure prise dans un tissus noué au-dessus du front, est sans doute un masque. Il représente peut-être une ménade, une femme à la danse extatique qui accompagnait en musique le cortège du dieu de l’ivresse.

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Oscillum en terre cuite produit à La Palu – Musée archéologique de Saintes

Comme pour tout oscillum en marbre, au revers de la sculpture exposée à la lumière du jardin, on trouve un décor incisé qui était peint à l’origine pour être bien visible à l’ombre du portique. Là encore le faible relief appartient à l’univers de Bacchus avec un autel enflammé et un masque de silène grimaçant qui semble déjà abîmé par le divin nectar.

Si le marbre d’importation était prisé, des exemplaires en bois ou en céramique agrémentaient les maisons plus modestes, comme le bel oscillum circulaire en argile cuite exposé au musée archéologique de Saintes. Fabriqué en série sur les bords de la Charente* avec un moule imprimant sa forme à la terre locale, les artisans de la Palu diffusaient à travers la cité des images qui circulaient dans le tout le monde méditerranéen. Ici on découvre Vénus à sa toilette entourée de jeunes filles aussi dévêtues, un modèle qui a dû charmer les santons.
Cédric Grené, guide conférencier, master d’histoire de l’art
* Atelier de potiers du canal de dérivation à la Palud, actif de 30 à 160, fouillé en 1986 sous la direction de Guy Vienne
Bibliographie :
VERNOU Chr., « Eléments de sculpture Antique », art. in Revue Aquitania, supplément 3, p. 279-290, 1988, Bordeaux.
PAILLER J.M., Deux oscilla trouvés à Toulouse (quartier St Georges), art. In Revue archéologique de Narbonnaise, T. 16, p. 385 -393, 1983.
MAURIN L., ROBIN K., TRANOY L., Saintes 17/2, coll. Carte Archéologique de la Gaule (dir. M. Provost), Gap, Académie des inscriptions et belles lettres, 2007, 439 p.
Revers osc

Revers de l’oscillum – Tiré de l’article de Christian VERNOU dans Aquitania supplément n°3

JUIN – Opus musivum

Opus musivum 5

Cette année, c’est en juin que nous célébrons la fête des mères avec ses éternels colliers de nouilles et miroirs en coquillages. Si les romains étaient réputés pour leur bon goût et leurs arts somptueux mêlant marbres et bronzes précieux, eux aussi aimaient les décorations en coquillages et brillants. C’est l’opus musivum, un type de décor apparu en Italie à la fin du IIème siècle avant notre ère. Constitué de mosaïque en pâte de verre pour embellir murs et plafonds il était parfois incrusté de coquillages ou d’autres éléments colorés. Très répandu sur la péninsule au Ier siècle de notre ère, il se diffuse en Gaule à cette période. Généralement associé aux édifices d’eau, cet appareillage ornait de préférences des fontaines ou des thermes.
A Saintes, sur le coteau des Sables (près des ateliers municipaux de la rue Daniel Massiou), on a découvert des bassins dont certains étaient munis d’un escalier de quelques marches pour y descendre. L’un d’eux, fouillé en 1892 par un membre de la Société d’archéologie, Charles Dangibeaud, était rempli de fragments d’opus musivum. Des archéologues d’aujourd’hui y voient les piscines de thermes privés d’une riche maison romaine.

Opus musivumReconstitution d’un caisson du plafond décoré de l’Opus musivum des Sables à Saintes (S. Heidet) – CAG 17/2 p.114

FB_IMG_1589053826016Un décor luxueux, fait de quatre types de coquillages, formait des bandes concentriques octogonales et circulaires à fonds chatoyants, verts, jaunes et rouges. Des rocailles ocres, des tesselles de mosaïque en pâte de verre bleue et pierre blanche, ainsi que des boules de bleu égyptien* complétaient le décor. L’ensemble devait former les nombreux compartiments, appelés caissons, d’un plafond écroulé plus tard dans le bassin.
Typique du Ier siècle, cette manière de faire intégrant des matériaux hétérogènes se rapproche de la technique italienne et se retrouve également sur quelques autres sites en France. Dès le siècle suivant la mode tombe en désuétude dans son lieu d’origine, mais perdure en Gaule romaine. C’est surtout en Armorique au IIIème siècle que cet art connaît un grand succès avec pas moins de 33 décors retrouvés. Là, les coquillages plus variés sont disposés en semis réguliers sur des fonds contrastés aux couleurs très vives et cernés de noir.
Une fraction infime d’opus musivum est exposée actuellement au musée archéologique de Saintes, comme un rare témoignage de ce que l’on découvre, encore en place sur les fontaines de quelques riches demeures de Pompeï et Herculanum.
  Fontaine en opus musivum – Pompeï
  CASA della FONTANA PICCOLA
  Photo © Claudia Wildner
Cédric Grené, guide conférencier, master d’histoire de l’art
* Pigment de synthèse d’origine orientale, fabriqué à l’époque romaine dans la région de Naples. Les composants principaux sont le sable, le cuivre, le calcium et du potassium ou du sodium (Laëtitia Cavassa, A la recherche du bleu égyptien)
Bibliographie :
J. Boislève, F. Labaune-Jean, C. Dupont. Décors peints à incrustations de coquillages en Armorique romaine. Aremorica. Études sur l’ouest de la Gaule romaine, Centre de Recherche Bretonne et Celtique (CRBC), 2013, 5 pp.9-32
L. Maurin, K. Robin, L. Tranoy, Saintes 17/2, coll. Carte Archéologique de la Gaule (dir. M. Provost), Gap, Académie des inscriptions et belles lettres, 2007, 439 p.

Journées Européennes de l’Archéologie.

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La Société d’Archéologie et d’Histoire de la Charente-Maritime participe aux « Journées Européennes de l’Archéologie »

Covid oblige, la présentation de quatre monuments antiques et un médiéval se fait sous forme numérique , sur son site et sa page facebook, occasion pour la vieille dame qu’elle est de montrer qu’elle sait être aussi …de son temps.

Les monuments qui font l’objet d’une présentation sont l’arc de Germanicus , les sources de l’aqueduc ( la Grand-Font et la Font Morillon) , les thermes de St Saloine et l’église Saint-Eutrope.

Chaque monument est présenté par un article et une modélisation 3D, issue d’une photogrammétrie.

Le travail de photogrammétrie est réalisé par Vincent Miailhe , archéo-topographe et adhérent de la SahCM

Rendez-vous à la rubrique : JEA du site et sur notre page facebook

Assemblée Générale de la SahCM.

logo SAHCM petitMadame Michelle Lebrozec, Présidente de la Société d’Archéologie et d’Histoire de la Charente-Maritime informe du report de l’Assemblée Générale Ordinaire de l’association initialement prévue le samedi 27 juin au samedi 10 octobre 2020 à 14 heures, à l’auditorium de la salle Saintonge , rue Fernand Chapsal à Saintes. Les adhérents recevront avec l’invitation les détails de l’organisation.

Site archéologique : La source de la ″Grand-Font″

Écrit par Jean-Louis Hillairet

La source de la « Grand-Font ».

GrandFontLe site est accessible en 3D au lien suivant : https://skfb.ly/6zFoL. Pour visualiser le modèle 3D : clic gauche maintenu avec le bouton de la souris pour la rotation, clic droit maintenu pour les translations et la molette pour avancer et reculer – Pour les tablettes et smartphones, un doigt pour faire tourner, deux doigts fixes pour les translations et doigts écartés/rapprochés pour zoomer.

La source de la Grand-Font, située sur la commune de Le Douhet, date de la construction du deuxième aqueduc qui a alimenté en eau vive la ville Saintes, au milieu du premier siècle de notre ère.

Fig.5

Plan de la source « sanctuaire » de la Grand-Font – DAO V. Miailhe

L’entrée et l’escalier

Les installations antiques comprennent tout d’abord une plate-forme d’entrée, recouverte à son origine par des dalles calcaires et protégée par une toiture. À partir de cette plate-forme d’entrée, se développe un escalier monumental, creusé dans le substrat calcaire et descendant vers l’aqueduc. Celui-ci est fermé par un mur qui comporte une porte. Les marches ont également reçu un dallage calcaire. Cet escalier est bordé par des murs latéraux avec un parement interne et externe de moellons parfaitement calibrés, jointés au fer. Sur le côté extérieur des murs, se trouvait un caniveau. Celui-ci recueillait les eaux de la toiture, montrant ainsi que l’escalier devait être également couvert, sans doute dans le prolongement de celle de la plate-forme.

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Escalier monumental descendant aux aménagements de la source

Le bassin de décantation (1)

À l’arrière de la porte, en bas de l’escalier, se trouve un bassin quadrangulaire de décantation réalisé en béton antique. Il correspond à un carrefour horizontal et vertical, lien entre les galeries naturelles retaillées, pour mettre en place le conduit de l’aqueduc et les aménagements antiques. Au-dessus du bassin, les parois, nord et ouest, ont été laissées brutes de taille, alors que les parois, sud et est, ont fait l’objet d’un habillage en petit appareil de moellons, qui vient recouvrir les failles de la paroi rocheuse, ce qui dénote selon nous une recherche d’esthétisme avérée. Ce bassin a subi des modifications au cours des siècles.

Au XVIIIe siècle, le châtelain de Le Douhet, a commandité la remise en service de l’aqueduc antique, en réalisant, un conduit reliant les galeries amont et aval, alors qu’elles n’étaient pas liées dans l’Antiquité. En-dessous, apparaît un aménagement de pierres sèches, formant un angle de murs qui reprend les parties disparues du bassin antique.Ces éléments forment ainsi un nouveau bassin d’époque médiévale. Ces murs reposent sur un niveau de bois taillés et assemblés, posés à l’horizontale datable du haut moyen-âge.

La salle supérieure (2)

Surplombant le bassin de décantation, une salle de forme trapézoïdale a été réalisée autour d’un puits de section carré. Celui-ci est ceinturé sur trois côtés par des murets, eux-mêmes bordés par des caniveaux réalisés en pierres calcaires. Sur ces mêmes côtés, se trouvent des trottoirs en béton, de largeurs distinctes, dont la surface lissée est en pente en direction des caniveaux. Le côté non muni de rigole, se situe au-dessus du linteau de la porte de l’escalier et correspond au mur de séparation entre le bassin de décantation et l’escalier. Il a une largeur de 50 cm avec un parement externe et interne de moellons, ce qui indique qu’il était visible de l’extérieur. Les caniveaux traversent ce même mur, pour se prolonger vers la plate-forme d’entrée longeant l’escalier par l’extérieur. Cette salle disposait d’une toiture couvrant le bassin de décantation et protégeant ainsi la source des eaux souillées. En revanche, les trottoirs n’étaient pas couverts.

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Salle supérieure

Le tunnel de départ vers Saintes (3)

Partant du bassin de décantation, à gauche de l’escalier, se trouve la galerie aval qui se dirige vers le château de Le Douhet et vers Saintes. Elle correspond pour la partie inférieure à la rivière souterraine et sa partie supérieure présente un creusement formant une voûte. Dans ce tunnel, le conduit antique de l’aqueduc est réalisé par des blocs monolithes taillés en forme de U mis bout à bout. Au-delà de cette section qui représente 70 m de longueur, un blocage de pierre de taille, réduit l’accès au passage de l’eau.

Le tunnel d’accès à la source

En amont du bassin de décantation la galerie, longue de 18,5 m, menant au captage de la source se situe quasiment dans l’axe de l’escalier. Sa partie inférieure correspond au lit de la rivière souterraine. À mi-hauteur, les parois sont taillées verticalement jusqu’au plafond voûté. Dès l’entrée du tunnel, le long de la paroi ouest, il existe un cheminement latéral qui permet d’atteindre l’extrémité de la galerie souterraine. Le conduit antique est constitué de 13 blocs monolithes calcaires, taillés en forme de U et mis bout à bout. Sur la face supérieure et de chaque côté des blocs, des trous de louve ont été creusés en leur centre, pour permettre leur déplacement. À chaque extrémité de ces blocs, deux gorges sont placées face à face, de manière à recevoir un béton rose assurant l’étanchéité entre eux. À l’époque antique, l’ensemble du conduit est recouvert de dalles de couverture, permettant un cheminement vers la source sur la largeur globale de la galerie.

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Galerie et conduit reliant la source au bassin de décantation

Le captage d’une exsurgence (4)

À l’extrémité du conduit, le bassin antique de l’exsurgence, de forme quadrangulaire, est creusé dans le substrat rocheux. Sur la paroi nord de cet espace, une niche est creusée avec soin dans le rocher sur 50 cm de profondeur. La partie supérieure a été taillée en plein cintre. On peut vraisemblablement voir ici, un emplacement pour abriter la représentation du dieu local, posée sur un socle.

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Captage de la source de la Grand-Font

Le puits

Au-dessus et à l’aplomb du bassin de la résurgence, un puits taillé dans le substrat permet de rejoindre la surface terrestre. À l’extérieur, le puits est ceinturé par quatre murs qui ont dû supporter une toiture. À la base des murs nord et sud, trois emplacements de poutrage sont visibles.

Dans la partie inférieure du puits, on observe sur les parois et de façon opposées, deux séries d’encoches, non contemporaines. Ces encoches correspondent à l’emplacement de poutres (5). La première série présente quatre creusements ayant reçu deux poutres, qui laissent entre elles un passage central. La deuxième série, plus récente, compte six encoches pouvant recevoir trois poutres, ce qui laisse entre elles deux passages. Nous pouvons associer à ces dernières, les mêmes négatifs de poutrage que nous observons dans la partie supérieure du puits et parfaitement positionné à l’aplomb de celles de la partie inférieure. L’hypothèse qui nous vient à l’esprit pour expliquer une telle installation est la présence d’une chaîne à godets.

Fig.7

Hypothèse de restitution du puits et de la chaîne à godets – DAO Jean-Louis Hillairet

La remontée d’eau à la surface avait pour but sa distribution, on peut penser que celle-ci avait également un pouvoir sacré pour les Anciens. Nous suggérons un système de roue à godets, bien connu à l’époque antique et relaté par Vitruve. Concernant la réception de l’eau en surface, on peut émettre l’hypothèse de la présence d’un ou de plusieurs bassins monolithes de stockage (auge), posés à même le sol, aujourd’hui disparus.

 

Jean-Louis Hillairet, archéologue

Le site est accessible en 3D au lien suivant : https://skfb.ly/6zFoL.

Recommandation pour naviguer à l’intérieur des modèles 3D : clic gauche maintenu avec le bouton de la souris pour la rotation, clic droit maintenu pour les translations et la molette pour avancer et reculer. Avec une tablette ou un smartphone, un doigt pour faire tourner, deux doigts fixes pour les translations et deux doigts écartés/rapprochés pour reculer ou avancer. Les annotations en bas de la fenêtre et les pastilles placées sur le modèle 3D vous permettent de suivre un cheminement défini et d’obtenir des commentaires supplémentaires, pour cela il suffit de cliquer sur les flèches ou directement sur les pastilles. Le descriptif du monument ou de l’opération archéologique est placé en dessous du modèle 3D.

 

Restitution de la source « sanctuaire » de la Grand-Font de Le Douhet par Bruno Guighou, selon l’hypothèse de Jean-Louis Hillairet 

Site archéologique : La source de la Font-Morillon

Écrit par Vincent Miailhe

Un premier aqueduc, une première source : La Font-Morillon.

Illustration_00La source est accessible en 3D sur le lien suivant : https://skfb.ly/6xVLC. Pour visualiser le modèle 3D : clic gauche maintenu avec le bouton de la souris pour la rotation, clic droit maintenu pour les translations et la molette pour avancer et reculer – Pour les tablettes et smartphones, un doigt pour faire tourner, deux doigts fixes pour les translations et doigts écartés/rapprochés pour zoomer

Depuis le milieu du XVIe siècle, l’aqueduc antique de Mediolanum a suscité la curiosité de nombreux érudits ; les précurseurs mentionnent l’existence d’un tel ouvrage par la présence de vestiges sillonnant les communes du Douhet, de Fontcouverte et de Vénérand tels que des puits, des galeries souterraines, des arches de pont.

En 1714, Claude Masse fut le premier à dresser des plans de certains de ces ouvrages tels que les ponts des Arcs et de Haumont, à établir une analyse et à proposer une description du monument. Ses successeurs enrichissent nos connaissances, alors que C. Masse ne voit qu’une seule source, celle du Douhet à La Grand-Font, François de La Sauvagère, en 1770, dans son recueil d’antiquités dans les Gaules, inclue la source de Vénérand sans pour autant en préciser le tracé.

Illustration_1Plan de C. Masse (1714), le pont des Arcs (golf de Fontcouverte) et la restitution du pont de Haumont

L’analyse de François-Marie Bourignon marque un tournant dans l’étude topographique du tracé de l’aqueduc. Il publie de nombreuses observations sur le monument antique et identifie une nouvelle source à l’ouest de la Grand-Font, sur la commune d’Écoyeux, au lieu-dit Fond Giraud. Il rejette, dans un premier temps, l’idée de la source de Vénérand émise par F. de La Sauvagère, mais ses recherches dans le vallon de la Tonne le conduisent à admettre son existence. Le tracé de l’aqueduc est encore flou et on note que l’existence d’une source à la Font-Morillon, sur la commune de Fontcouverte, n’est jamais mentionnée par les auteurs pas plus que l’existence de deux aqueducs construits successivement. Une première cartographie est ainsi proposée à la fin du XVIIIe siècle avec trois sources sur les communes d’Écoyeux, du Douhet et de Vénérand.

Le XIX° siècle n’apporte pas plus de renseignements au sujet de la source de la Font-Morillon mais remet en question la théorie de F.-M. Bourignon au sujet de la source de Fond Giraud à Ecoyeux ; des sondages sont même entrepris un peu avant la deuxième guerre mondiale à Fond Giraud dont les résultats confirment les hypothèses des érudits du XIXe siècle. Dans la première moitié du XXe siècle, les travaux de Marcel Clouet permettent de reconnaitre, sur la commune de Fontcouverte, la source de la Font-Morillon comme un captage alimentant l’aqueduc sans pour autant y voir la source primitive du monument interprétée comme telle par les frères Triou, au milieu du XXe siècle.

Les dernières recherches sur l’aqueduc de Saintes, initiées par la Société Archéologique et d’Histoire de la Charente-Maritime en 2003, ont permis de mieux cerner ce monument, vieux de plus de 2 000 ans, d’en définir une cartographie précise sur 75% de son parcours et d’obtenir son classement, en 2011, au titre des Monuments Historiques sur la totalité de son tracé. Ces travaux de recherches, répartis entre plusieurs équipes pluridisciplinaires – étude d’archives et équipe de terrain – ont duré treize années. En 2012, une opération archéologique a été engagée, sous la direction de Jean-Louis Hillairet, pour mieux comprendre la source de la Font-Morillon, genèse du premier aqueduc de Mediolanum. C’est lors de cette campagne de fouille qu’un relevé photogrammétrique a été réalisé par Vincent Miailhe. Ce relevé est accessible grâce au lien suivant https://skfb.ly/6xVLC et il vous permettra de visualiser en 3D le monument (rappel : clic gauche maintenu avec le bouton de la souris pour la rotation, clic droit maintenu pour les translations et la molette pour avancer et reculer).

FontMorillon_Fig Plan de la source de la Font-Morillon

Une source devait exister à l’époque romaine mais un aménagement fut nécessaire pour capter la nappe souterraine. Le bassin de captage est une excavation quadrangulaire de 4,5 m de côté et profonde de 5 à 6 m, taillée dans le substrat calcaire coniacien, comprenant sur sa face nord, une abside en cul de four (1) de 1,65 m de rayon d’où surgit la résurgence. Quelques traces d’enduit mural de couleur rouge subsistent sur les parois de l’excavation. L’accès à ce bassin se fait par l’ouest à l’aide d’un escalier droit composé d’une dizaine de marches (2) dont l’emmarchement varie de 1,7 m à 2 m au pied du bassin avec un giron de 0,45 m et une hauteur de marche de 0,33 m. En descendant l’escalier vers le bassin, de part et d’autre, deux niches rectangulaires (3) taillées dans le rocher se font face mais leur fonction reste difficilement interprétable.

Cet ensemble était bien entendu couvert par une toiture, supportée par une charpente, comme en témoigne la quantité importante de tegulae et d’imbrices découvertes ainsi que des négatifs de poteau mis au jour lors de la campagne de fouille.

Illustration_3 Restitution d’après J.-L. Hillairet

L’eau s’écoule par un canal (4), de 0,65 m de large, greffé sur la paroi ouest du bassin au nord de l’escalier. Taillé dans le rocher, le du conduit correspond parfaitement aux techniques de construction du premier aqueduc de la fin du Ier siècle av. J.-C. : deux piédroits maçonnés en moellons liés par un mortier reposant sur un sol de béton de tuileau et l’ensemble recouvert par un enduit hydraulique pour assurer l’étanchéité du specus. La couverture du specus est une voûte en plein cintre dont les claveaux sont des pierres plates ; un type de couverture qui diffère de ce que l’on rencontre sur le tracé de l’aqueduc.

Le mobilier archéologique antique récolté lors de la campagne de fouille de 2012 est composé, en grande partie, d’éléments de construction tels que des tuiles. Cependant, des fragments de poterie ont été trouvés dans les niveaux anciens et, fait surprenant, un lot de verreries de belle facture. Pourquoi de tels objets ici, s’agit-il de dépôts votifs dans un contexte sacré ? Les investigations n’ayant pu être poussées plus loin en raison de problèmes techniques liés aux remontées des eaux, des recherches supplémentaires seraient à engager pour mieux connaître ce site.

Rapport de sondage archéologique Coupe côtelée en verre, milieu du Ier siècle de notre ère

La Font-Morillon simple source d’eau vive ou nymphée ? Le site est-il plus qu’un lieu de captage pour alimenter en eau une ville ; nullum fons enim non est sacer, « il n’y a aucune source qui ne soit divine » affirmait Servius. Dans l’Antiquité, les sources fondaient la vie et elles étaient des espaces de sacralité, donnant naissance à des sanctuaires. Ainsi l’hypothèse d’un nymphée à la Font-Morillon est plausible, d’autant que cette source est celle du premier aqueduc de Mediolanum, capitale de la grande province Aquitania !

Vincent Miailhe, archéo-topographe

Le site de la Font-Morillon est accessible en 3D au lien suivant : https://skfb.ly/6xVLC.

Recommandation pour naviguer à l’intérieur des modèles 3D : clic gauche maintenu avec le bouton de la souris pour la rotation, clic droit maintenu pour les translations et la molette pour avancer et reculer. Avec une tablette ou un smartphone, un doigt pour faire tourner, deux doigts fixes pour les translations et deux doigts écartés/rapprochés pour reculer ou avancer. Les annotations en bas de la fenêtre et les pastilles placées sur le modèle 3D vous permettent de suivre un cheminement défini et d’obtenir des commentaires supplémentaires, pour cela il suffit de cliquer sur les flèches ou directement sur les pastilles. Le descriptif du monument ou de l’opération archéologique est placé en dessous du modèle 3D.

Monument antique : L’arc romain de Saintes

Écrit par Christian Vernou

L’ARC ROMAIN DE SAINTES A 2000 ANS.

Vignette

Le site est accessible en 3D au lien suivant : https://skfb.ly/6RHEr. Pour visualiser le modèle 3D : clic gauche maintenu avec le bouton de la souris pour la rotation, clic droit maintenu pour les translations et la molette pour avancer et reculer – Pour les tablettes et smartphones, un doigt pour faire tourner, deux doigts fixes pour les translations et doigts écartés/rapprochés pour zoomer.

L’arc romain que l’on observe avec curiosité le long du quai Bassompierre à Saintes a plus de 2000 ans. Il est la fierté des habitants de cette ville et fait la curiosité des touristes friands de vestiges anciens. En effet, bien peu d’arcs d’époque romaine sont venus jusqu’à nous. L’amateur pense immédiatement à ceux du Sud de la France (Orange ou Glanum, par exemple) mais il oublie souvent ce monument saintongeais qui porte en lui une histoire mouvementée que nous allons vous conter.

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Fig. 1 Relevé topographique de l’arc de Germanicus issu d’une photogrammétrie, par V. Miailhe (SahCM)

L’arc et le pont : une histoire commune

On ne sait pas bien comment l’arc était positionné à l’origine. Grâce aux gravures anciennes, on imagine qu’il était ancré sur une des piles du pont romain franchissant le fleuve Charente (Carantonus). A priori, il se situait à l’entrée du pont, sur un massif qui prenait appui sur le talus de la rive droite (à l’est). Cette donnée est hypothétique car à l’époque moderne, l’ouvrage d’art a été modifié. Le fleuve ayant déplacé son lit du côté de la rive droite, il fut nécessaire de construire trois arches supplémentaires en direction du faubourg des Dames. Depuis lors, l’arc est apparu comme « au milieu du pont », souvent figuré comme tel dans l’iconographie d’époque moderne (fig. 2).

fig. 2 Fig. 2 Vue cavalière de Saintes en 1560, par Georges Braun

Retenons que le monument était en belle place à l’origine, comme pour servir d’entrée majestueuse à la ville, l’urbs, qui se situait sur l’autre rive. Mediolanum était la capitale de la province d’Aquitaine et son commanditaire, Caius Julius Rufus, avait tenu à l’édifier sur l’axe principal qui marquait la ville antique. Celui-ci correspondait à l’arrivée de la grande voie est-ouest venant de Lugdunum-Lyon et menant à l’Océan Atlantique. C’était une des voies majeures aménagées sous l’empereur Auguste et qui distribuaient le territoire de la Gaule : les voies dites d’Agrippa (Strabon, Géographie, IV, 6, 11). Sur la rive gauche, une fois le pont franchi, on trouvait le decumanus maximus (la rue Victor Hugo), la voie principale d’orientation est-ouest.

Le choix de l’emplacement n’était donc pas innocent, cet axe de communication était essentiel au commerce et aux transports terrestres provenant de l’est et du nord, pour accéder aux territoires atlantiques ou du bordelais. N’oublions pas que jusqu’au Moyen Age, le pont de Saintes était le seul ouvrage d’art franchissant le fleuve, bâti en pierre. Cavaliers, marchands et voyageurs, rouliers et bouviers pouvaient lever la tête et penser ainsi à son généreux donateur.

Un arc érigé en l’honneur de l’empereur Tibère

Le monument est un arc romain à deux baies. Ce type est moins commun que les arcs à une seule arche ; on en connaît toutefois six dans le monde romain, dont cinq sont des arcs routiers. Cette disposition à l’entrée du pont marquait ainsi les deux sens de circulation. C’est un schéma que l’on retrouve pour certaines portes de villes gallo-romaines, comme à Autun (71) ou à Langres (52).

Le monument ne doit pas être confondu avec les arcs de triomphe ; il n’a jamais célébré le triomphe d’un général victorieux et aucun empereur n’est passé sous ses arches. Les arcs de triomphe sont d’ordinaire à une seule baie, ou bien, comprennent une grande arche épaulée par deux baies latérales ; rien de tel à Saintes.

Par son geste généreux, Rufus, issu d’une illustre famille noble santonne, a voulu célébrer la grandeur de l’empereur Tibère ; celui qui protège l’empire et lui assure sa prospérité. On parle alors d’acte d’évergétisme. L’inscription de la dédicace (1) associe deux princes impériaux : Drusus (le jeune), fils de Tibère et Germanicus, neveu de l’empereur. Sur la face donnant sur le fleuve, on distingue, en haut à gauche du monument, les lettres suivantes : GERMANICOGermanicus). C’est pourquoi à Saintes on parle de « l’arc de Germanicus ». Il est vraisemblable que des statues figurant ces princes s’élevaient au-dessus de l’arc romain.

On peut dater l’arc de Saintes grâce aux inscriptions. Sur la ligne inférieure mentionnant les titres de Germanicus, on note : flam(ini) August(ali), co(n)s(uli) II, imp(erator) II. Germanicus était donc prêtre du culte impérial et de plus, portait son second titre d’imperator (général victorieux), attribué depuis l’année 15. Mieux encore, sa titulature reconnaît son titre de consul pour la deuxième fois lors de l’érection du monument. C’est donc entre janvier 18 de notre ère et le 10 octobre 19, date de son décès à Antioche, que l’on doit dater l’érection de ce monument insigne.

Les malheurs de l’arc romain au cours des temps

Pour beaucoup d’entre nous, cet arc témoigne de l’antique passé de la ville et l’on se félicite qu’il ait ainsi pu traverser les siècles. En réalité, sa position actuelle est le résultat d’un âpre combat qu’il a fallu mener pour sa sauvegarde. En plus de l’agrandissement du pont du côté de la rive droite, d’importantes modifications ont eu lieu au Moyen Age : adjonction de moulins bâtis sur le flanc amont du pont, construction de merlons au-dessus de l’attique de l’arc, l’engageant ainsi à la défense de la ville. En effet, le fleuve a souvent servi de frontière naturelle au cours des conflits qui ont ensanglanté la région au cours des temps. On doit à l’architecte F. Blondel, la consolidation du pont devenue indispensable, notamment les piles qui supportaient l’arc.

Les infrastructures de l’ouvrage d’art devenaient toutefois instables, au début du XIXe siècle alors que le trafic routier augmentait. Par ailleurs, la circulation des gabarres, ces grands bateaux à fond plat qui véhiculaient les vins, puis les eaux de vie, devenait périlleuse sous les arches du pont. Après de nombreux revirements, il fut décidé vers 1840 de détruire le vieux pont et d’en construire un nouveau dit « en fil de fer », un peu plus en aval (ancêtre du pont actuel).

fig. 4Fig. 3 Localisation du sondage archéologique de 2004 sur le plan de C. Masse, topographie de V. Miailhe

L’arc est alors entièrement démonté à partir de 1843 ; ses blocs marqués pour en faciliter le remontage gisaient sur la berge de la rive droite. Victor Hugo, de passage à Saintes à la fin août de cette année, s’est offusqué de cette «opération barbare et dérisoire ». Grâce à l’opiniâtreté des érudits locaux et principalement à la Société d’Archéologie et d’Histoire de la Charente-Maritime, la situation a évolué favorablement. L’inspecteur des Monuments Historiques, Prosper Mérimée, s’est engagé résolument en faveur de la sauvegarde du monument. Il finit par obtenir qu’on le remonte sur le nouveau quai de la rive droite, soit à 28 m plus à l’est et suivant une orientation légèrement décalée par rapport à son axe d’origine, transformation observée lors d’un diagnostic archéologique dirigé par J.-Ph. Baigl (Inrap), en 2004 (fig. 3). L’arc était très mutilé et incomplet, aussi les restaurateurs dirigés par les architectes V. Fontorbe et J.-J. Clerget, ont dû utiliser de nombreux blocs neufs ; opération radicale, achevée en 1851 mais qui a sauvé le monument et nous permet de l‘admirer à nouveau.

Christian VERNOU, UMR 6298, ARTEHIS.

L’arc est accessible en 3D au lien suivant : https://skfb.ly/6RHEr.

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